"La vie secrète des vieux" : un spectacle touchant et drôle sur les vies amoureuses et intimes des séniors

Dans La vie secrète des vieux, Mohamed el Khatib met en scène sept personnages qui abordent leurs désirs, leurs amours. Une pièce en représentation au "In" du Festival d'Avignon. Comme un clin d'œil à Dalida, on peut lire en fond de scène ce manifeste : "Mieux vaut mourir sur scène qu'en Ephad".

Dans le théâtre de Mohamed El Khatib, il y a toujours des "vraies gens" : une femme de ménage, les supporters du RC Lens... Dans cette œuvre-là, il scrute un angle mort de la société, le sort des vieux et leur vie amoureuse. "Au mieux, il y a un déni, au pire, on ne veut pas en entendre parler parce qu'on trouve ça sale ou parce qu'on se dit,'ils ont passé leur temps, il faut qu'ils passent à autre chose'.

"Que vous ayez 20 ans ou 96 ans, le désir est intact."

Mohamed El Khatib, auteur et metteur en scène

à franceinfo

Venus de Belgique, de France, plus ou moins en forme, les acteurs et actrices jubilent d'être à Avignon. Mohamed El Khatib les a choisis en visitant une trentaine d'Ephad et par petites annonces. Des femmes et des hommes "qui sont venus pour jouer de manière très détendue, qui avaient envie de raconter ces histoires-là", raconte le metteur en scène. Parfois, ils sont venus pour des raisons politiques, "en se disant que la vieillesse était une force, une ressource sociale", assure-t-il.

On rit beaucoup, on verse une larme aussi, sur une histoire d'amour dans un Ephad empêchée par les enfants. "C'est un peu Roméo et Juliette à l'envers", décrit Mohamed le metteur en scène. "On arrive à un moment où ce sont les enfants qui empêchent leurs parents d'avoir des histoires d'amour, et parfois, cela aboutit tragiquement, par un suicide." Et Mohamed El Khatib d'évoquer cette femme qui s'est suicidée à La Rochelle, en 2021, dans son Ehpad, refusant d'être tenue éloignée de l'homme qu'elle aimait.