Le chanteur de flamenco Israel Fernández au festival "Les Suds à Arles"
Le chanteur de flamenco Israel Fernández est attendu samedi 13 juillet à 21h30 au festival Les Suds à Arles. Culture gitane et andalouse de tradition orale, le flamenco transmet des textes à la poésie simple, d'auteurs le plus souvent inconnus. Mais parfois, cette poésie se fait politique. Dans les années 60, en pleine dictature franquiste, José Menese accède à la notoriété et chante des textes du poète Francisco Moreno Galván. Par la métaphore, les deux complices contournent la censure, le flamenco serait plus qu'un cri sans rébellion, comme l'écrivait un spécialiste dans les années 30.
"Dire un cri, c'est déjà rebelle en soi, c'est donner quelque chose qui est sans filtre. On ne peut pas lui donner un sens politique, mais de toute façon, il participe du politique"
Corinne Savyà franceinfo
"Dans cette société espagnole de l'époque, tout d'un coup, il y a une jeunesse dont fait partie José Menese et qui vont investir ces textes. Quelque chose va dépasser le joug politique du pouvoir dictatorial de l'époque, qui transgresse en fait sans une volonté de transgression", selon l'ethnomusicologue Corinne Savy a donné une conférence cette semaine sur le sujet.
Israel Fernández évoque les mariages forcés ou l'homosexualité
Jose Menese en concert à l'Olympia en 1974, devant des exilés républicains espagnols, chante le prix de la liberté. De nos jours, dans un contexte politique apaisé, mais où le racisme contre les Gitans perdure, Israel Fernández qui se produira à Arles samedi, écrit ses textes, ancrés dans le réel, le présent, il passe lui aussi par la poésie pour évoquer les mariages forcés dans sa communauté ou l'homosexualité.
"Israel Fernández sort de ces images d'Épinal. Il parle de valeurs : la famille, le quartier, le sens de la communauté. Il revient sur certaines choses qui, peut-être, sont à réenvisager. Le fait de mariages entre des jeunes parfois très adolescents, l'homosexualité, des thèmes d'aujourd'hui. Parce que je crois qu'on n'aime pas cliver. On aime dire et on dit dans la liberté", analyse Corinne Savy.
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