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"Loin des hommes" : la longue marche vers la fraternité

"Loin des hommes", le film de de David Oelhoffen avec Viggo Mortensen et Réda Kateb, sort demain , et il résonne fortement avec les évènements de ces derniers jours.
Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Loin des Hommes © UniFrance)

Toute l'action de ce film se situe en Algerie en 1954 au début de ce que l'on a appelé "les évènements". Viggo Mortensen joue un instituteur français d'origine espagnole enseignant le français à des enfants arabes dans une petite école isolée. Reda Kateb incarne lui un villageois menaçé de mort. Tous les deux vont être obligés de prendre la fuite ensemble à travers les montagnes de l'Atlas algérien, le catholique et le musulman, l'un parce qu'il refuse la barbarie d'une guerre fratricide, l'autre pour échapper à la loi du sang. Et c'est dans une ambiance presque de western, dans des décors arides , au fil d'une longue marche éprouvante, au bout d'un long chemin, car elle n'a rien au départ d'une évidence, qu'une fraternité va naitre, par delà la guerre et les dogmes religieux.

Ce film résonne donc fortement avec l'actualité. Réda Kateb a d'ailleurs participé à la grande marche républicaine dimanche à Paris. Et les jours précédents, entre l'attentat contre Charlie Hebdo et cette marche, il est allé en province pour présenter ce film et il raconte :

"On a été très frappés par les discussions qu'on a eu avec le public au sortir des salles. Tout le monde était très choqué de ce qu'on vivait, et il y avait ce besoin de parler, d'avoir des débats après le film. Je pense que la résonnance entre ce film et ce qui se passe actuellement, c'est la possibilité de se rencontrer et de se reconnaitre dans l'autre, quand bien même il est d'une autre religion, d'une autre communauté, quand bien même les vagues de l'histoire emportent les micro histoires des gens. Ces deux personnages prient un même dieu, de deux manières différentes, et, en même temps, ce sont deux hommes pour qui la religion et le rapport au sacré sont des choses très intimes, qui se reconnaissent dans la nature qu'ils traversent plus que dans des dogmes et des discours. Ce sont deux hommes qui vont se rencontrer au travers de cette marche. Et je pense, oui, qu'il faut marcher ensemble ."

Et, pour que ces débats et discussions se poursuivent aussi dans des lieux où ils sont plus difficiles, où les dérives sont notables, Reda Kateb a demandé à aller présenter "Loin des hommes" à la prison de Poissy notamment.  

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