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Sulfureuse "Alcina" au festival d’Aix-en-Provence

C’est avec cet opéra d’Haendel composé en 1735 que débute le festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence, dans une mise en scène osée, de l'anglaise Katie Mitchell.
Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  ("Alcina", opéra baroque de Haendel fait l'ouverture de l'édition 2015 du festival d'Aix-en-Provence)

 Et il faut ça pour rendre actuelle et intelligible cette histoire d'île aux plaisirs où la reine Alcina dotée de pouvoirs magiques attire les hommes, les consomme avant de les transformer en animal, pierre ou végétal. Quand débarque le beau Ruggiero, Alcina découvre enfin l'amour, la passion. Elle le détourne de Bradamante, sa promise, mais elle perdra tout, Ruggiero et ses pouvoirs.

Katie Mitchell installe cette tragédie dans un salon bourgeois de la première moitié du XXème siècle, où l'érotisme se décline à coups de cravaches, elle évite le piège du porno chic et Alcina y est une femme moderne, effrayante et irrésistible.

C'est un duo de stars françaises qui mène cet opéra, Patricia Petibon et le contre-ténor Philippe Jarousski, car ce rôle a été composé pour un castra. Enfin ensemble sur scène! Magnifique complicité théâtrale et musicale de deux voix d'exception, la soprane Patricia Petibon est bouleversante.

Cette production va marquer les esprits, Katie Mitchell occupe en permanence l'œil du spectateur, l'orchestre de Fribourg dirigé par Andréa Marcon est à l'unisson de cette mise en scène et les plus beaux arias comme le "verdi prati" chanté à la perfection par Philippe Jaroussky, donnent le frisson.

"Alcina" de Haendel, mis en scène par Katie Mitchell avec Patricia Petibon et Philippe Jaroussky, c'est au festival d'Aix-en-Provence jusqu'au 21 juillet.

  (Katie Mitchell a habilement transposé l'action dans un salon bourgeois du début du XXème siècle)
 

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