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"Une Antigone à Kandahar": enfin un grand roman sur la guerre contre le terrorisme

Depuis 2001 les Etats Unis sont en guerre, en Afghanistan, en Irak, en Syrie, mais les écrivains américains semblent frileux avec cette histoire récente. C'est chose faite avec le livre de Joydeep Roy-Bhattacharya.
Article rédigé par Florence Leroy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Joydeep Roy-Bhattacharya © Gallimard)

Avec "Une Antigone à Kandahar" , Joydeep Roy-Bhattacharya a écrit le premier grand roman sur la guerre en Afghanistan, c'est le Wall Street Journal qui l'affirme.

Son Antigone est une jeune afghane mutilée, qui se présente à l'entrée d'un camp militaire américain pour réclamer le corps de son frère, tué lors d'une attaque de ce fortin retranché. Comme l'Antigone de Sophocle elle est prête à mourir pour donner une sépulture digne à cet homme, dont on ne sait pas s'il est un martyr ou un terroriste. Car à aucun moment Joydeep Roy-Bhattacharya ne juge ses personnages. Et pour que le lecteur saisisse au mieux l'absurdité de cette guerre, il raconte la même histoire en multipliant les angles de vue. Huit récits au total, celui d'Antigone, puis des officiers, des soldats, du médecin et de l'interprète afghan. Et si dans Sophocle le roi Créon est le mal personnifié, l'incarnation de la raison politique, ici c'est la complexité qui s'impose.

Joydeep Roy-Bhattacharya ne mâche pas ses mots, selon lui les écrivains américains sont frileux et ils sont formatés pour écrire sur des sujets consensuels. Seuls les vétérans qui reviennent de ces conflits racontent ce que l’Amérique ne veut pas voir.

C'est notamment le cas de Kevin Powers, ancien soldat de la guerre d'Irak, qui publie son deuxième livre, "Lettre écrite pendant une accalmie dans les combats" chez Stock.

"Une Antigone à Kandahar" de Joydeep Roy-Bhattacharya est publié chez Gallimard.

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