Alain Weill, propriétaire de "L’Express" et fondateur de BFMTV : "Les nouvelles chaînes de la TNT sont condamnées par avance"
Après 10 ans de déficit, le magazine L’Express est de nouveau rentable et prévoit le lancement d’une déclinaison européenne L’Express Europe au second semestre 2025. "Cette croissance ne sera durable que si on prend d'autres initiatives" constate Alain Weill, son président. L’hebdomadaire comptabilise actuellement 80 000 abonnés et 9 000 ventes en kiosque par numéro, de bons chiffres au regard d’autres entreprises qui sont plutôt en décroissance ces 30 dernières années, mais qui a probablement atteint son plafond de verre.
"Avec l’Express Europe, on va essayer de faire du benchmark, par exemple, pourquoi le système éducatif en Finlande fonctionne mieux que chez nous ? Qu'est-ce qu'il y a de bien ?"
Alain Weillfranceinfo
"C'est un magazine 100 % digital, un site payant d'information avec des newsletters dans les 24 langues de l'Union européenne" explique Alain Weill. "Les journaux étrangers vont arriver en France, ce qui va être une difficulté supplémentaire constate-t-il, il faut prendre l'initiative et on va aller sur un territoire vierge". Ce ne sera pas un copier-coller de la version française même si "une partie du contenu français sera retenue, mais ça sera une ligne éditoriale originale pour toucher cette cible européenne" précise-t-il. "Les journalistes seront européens, poursuit-il, un journaliste espagnol pourra travailler sur un sujet français ou portugais et un journaliste français sur un sujet allemand puisque tout sera traité sous un angle européen".
Se diversifier et innover pour résister
Toujours dans cette optique de se diversifier et fort de ses bons résultats, le président de L’Express avait aussi envisagé une déclinaison à la télévision, sur la TNT, L’Express TV. Une candidature retoquée par l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) dont il ne "comprend pas très bien les critères, peut-être qu'ils ont de bonnes raisons, on a presque tourné la page, on attend les décisions définitives de l'Arcom cette semaine" confie-t-il.
Les évictions de C8 et NRJ12, deux chaînes qui ont fait leurs preuves depuis 20 ans, l’interpellent et il ne cache pas non plus son incompréhension concernant le changement de la numérotation pour regrouper toutes les chaînes d'information, "BFM TV et CNews souffrent d’une nouvelle concurrence depuis cinq ans et là maintenant, on va encore les affaiblir, sans parler des deux nouveaux entrants de l'année qui seront les derniers de la classe aux numéros 26 et 27 et qui sont condamnés par avance". Alors, envisage-t-il de contester cette décision ? "On regardera la motivation des différentes décisions d'autorisation et on se positionnera à ce moment-là, mais aujourd'hui, on est concentrés sur d'autres projets et c'est important d'être dans une dynamique très positive", conclut Alain Weill.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.