Cure de jeunesse pour le mensuel "Notre temps" : "Nos lecteurs n'ont pas besoin qu'on leur rappelle leur âge", confie la directrice des rédactions

Le magazine mensuel des + de 50 ans fait évoluer sa formule, dès le 7 octobre 2024, pour mieux coller aux attentes de ses lecteurs à l’ère du numérique et invite Riad Sattouf et sa mère.
Article rédigé par Célyne Baÿt-Darcourt
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 8 min
Marie Auffret, la directrice des rédactions du mensuel "Notre temps", le jeudi 3 ocotbre 2024. (RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

"Notre temps a été créé en 1968 pour les retraités, note Marie Auffret, la directrice des rédactions, à l'époque on parlait d'une mort sociale pour eux". Après 56 ans d’existence, elle fait un tout autre constat. "C'est un magazine qui se passe beaucoup dans la famille, qui se feuillette, il y a plein de trucs intéressants à la fois en société, en santé, en droit, dans plein de domaines". Pour rester dans l’air du temps, le mensuel lance une nouvelle formule, lundi 7 octobre 2024. Terminée, l’image du magazine pour les troisième et quatrième âges rangés des voitures. Notre temps s’affranchit de cette image stigmatisante, car dit-elle, "nos lecteurs n'ont pas besoin qu'on leur rappelle à toutes les pages leur âge. Si je travaille pour Elle, je n'ai pas besoin de rappeler à mes lectrices que ce sont des femmes".

Ce changement de formule s’effectue aussi alors qu’on observe une inversion de tendance quant au traitement des plus de 50 ans dans les médias, qui, eux, ont senti venir ce nouveau filon. Antoine de Caunes vient, par exemple, de lancer le magazine Vieux. Maïtena Biraben a lancé un média numérique pour les femmes de plus de 50 ans. On a pu suivre un Bachelor de 60 ans sur M6 qui cherchait l’amour. Un mouvement qui n’étonne pas Marie Auffret. 

"Aujourd'hui, environ un français sur quatre a plus de 65 ans. Cela ne fait que traduire une forme de réalité démographique."

Marie Auffret, directrice des rédactions de "Notre temps"

à franceinfo

Alors oui, Notre temps fait toujours la part belle à la télévision, aux questions du pouvoir d’achat, de la santé, désormais du jardinage avec Alain Baraton, le jardinier en chef de Versailles, mais a aussi de nouvelles thématiques émanant de la demande des lecteurs dont les centres d’intérêt ont évolué. Les questions autour du numérique et des réseaux sociaux ont explosé après la pandémie et les confinements. "On a vraiment vu nos lecteurs s'emparer de toutes ces questions numériques, devenir des experts en WhatsApp, en smartphone, explique-t-elle, et on sent aussi qu'ils ont envie d'être nourris pour pouvoir mieux se débrouiller, mieux communiquer". Des pistes seront mises à leur disposition dans cette nouvelle formule avec des trucs et astuces pour éviter les arnaques qui sont difficiles à débusquer, "On les aide en cela", précise Marie Auffret.

Une rubrique pour Riad Sattouf 

Le premier mensuel français avec ses 300 000 abonnés et fort d’une diffusion à 500 000 exemplaires, inaugure aussi une nouvelle rubrique inattendue. C'est nouveau ! Désormais, on trouvera dans le magazine quatre planches de Riad Sattouf qui va nous parler de sa mère. Une mère sortie tout droit de sa série L'Arabe du futur, qui est née dans les années 50 et qui va traverser toute l'histoire des Trente Glorieuses. "Chaque mois, on pourra retrouver l'histoire de Clémentine, la mère bretonne de Riad Sattouf", se réjouit Marie Auffret.

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