"Depuis qu’ils sont petits, mes enfants me voient partir avec le gilet pare-balles" : Dorothée Olliéric raconte son métier de reporter de guerre

Reporter de guerre depuis plus de 30 ans pour France 2, Dorothée Olliéric publie "Maman s’en va-t-en guerre", pour expliquer à ses enfants son besoin viscéral de partir couvrir des conflits.
Article rédigé par Célyne Baÿt-Darcourt
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 8 min
Dorothée Olliéric, grand reporter pour France 2, le 27 septembre 2024. (FRANCE INFO / RADIO FRANCE)

De la Bosnie au Rwanda, en passant par l’Irak ou l’Ukraine, Dorothée Olliéric multiplie les reportages sur les terrains de guerre pour France 2 depuis plusieurs dizaines d'années. La journaliste et grand reporter publie cette fois-ci son histoire dans le livre Maman s'en va-t-en guerre, ma vie de grand reporter, paru le 04 septembre aux éditions du Rocher. Elle s’adresse en premier lieu à ses deux enfants Félix et Castille, âgés respectivement de 22 et 20 ans. "Ma fille vient de terminer la lecture du livre, explique-t-elle. Je pense que c'est un grand moment d’émotion pour elle. Elle a découvert des passages que je ne racontais pas en revenant de missions, comme un simulacre d’exécution, par exemple. Je minimisais toujours les risques, lorsque je parlais avec eux des reportages que j’effectuais."

Un "métier passion" 

Ses enfants ne lui ont jamais reproché de partir en reportage sur des terrains dangereux. "J’ai toujours fait en sorte que les départs comme les retours soient heureux. Depuis qu’ils sont petits ils me voient partir avec le gilet pare-balles et le casque lourd. De temps en temps, je leur faisais essayer", souligne Dorothée Olliéric. Elle décrit un "métier passion" avec"le besoin viscéral d’être là où se passe l’action", mais si certains journalistes, qui couvrent des conflits, avouent avoir du mal à s’en passer, Dorothée Olliéric aime pour sa part "repasser d’une vie un peu dingue, une vie risquée, à une vie très ordinaire, familiale", où elle peut, par exemple, accompagner ses enfants lors des sorties scolaires.

Pour Dorothée Olliéric, être reporter de guerre est vocation. "Très jeune, je suis partie au Chili et j'ai fait une interview d’Augusto Pinochet, alors que je n’étais pas encore journaliste. Puis, quand je suis arrivée à France 2 en stage, j’ai rapidement demandé à rejoindre le service politique internationale, et j’y suis restée. Ça fait plus de 30 ans maintenant", conclut-elle. 

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