"Il était temps de s'y mettre" : "Le Canard Enchaîné" se lance (enfin) dans le grand bain numérique
Le Canard enchaîné, hebdomadaire satirique, se lance enfin dans le numérique. Le site Internet de l’hebdo satirique est disponible depuis mardi 24 septembre. Le journal a en réalité réalisé un premier pas quelque peu forcé au moment de la crise du Covid avec la fermeture des kiosques et points de ventes et la mise en place d’une édition numérique téléchargeable par les abonnés du journal.
Indépendant, Le Canard enchaîné vit des recettes générées par ses ventes et d’une gestion saine qui lui permettent de se passer de la publicité et de la présence d’actionnaires. Mais voilà, l’hebdomadaire n’échappe pas à la baisse générale des ventes dans la presse, "donc il était temps de s'y mettre", reconnaît Érik Emptaz, son directeur. Il ne cache pas qu’il y a eu "des inquiétudes" au sein de l’équipe face à ce changement majeur, mais très vite, les craintes se sont dissipées, "parce que on a essayé de garder notre identité", insiste-t-il.
"On a bataillé pour garder cette identité graphique, notre typographie et qu'on ait des petits canards partout, qu’il y ait des dessins."
Érik Emptaz, directeur du "Canard enchaîné"à franceinfo
Il y a une autre raison sous-jacente à ce tournant numérique, c’est l’obligation d’être beaucoup plus réactif. "On ne peut plus attendre une semaine pour avoir une information, reprend Érik Emptaz. En kiosque traditionnellement le mercredi, il arrivait qu’une information tombe le mercredi ou même le mardi soir, mais que bien sûr, elle ne tienne pas jusqu'au numéro suivant et qu’elle sorte ailleurs avant, désormais se réjouit le directeur, "pour ne pas se la faire piquer, on ne va pas hésiter à la mettre directement sur notre site", explique-t-il.
Ses archives bientôt à disposition des abonnés
Le souffle de la modernité soufflant sur Le Canard, il n’empêche que le site internet va bientôt mettre une touche de passé en s’enrichissant de ses archives. Un travail de numérisation titanesque couvrant toutes les numéros depuis 1915 en collaboration avec la BNF. "C'est un travail de longue haleine", conclut Érik Emptaz, mais qui promet de nous faire découvrir ou redécouvrir bien des airs du temps depuis ces 115 dernières années.
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