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Info médias. Le mariage princier montre "l’évolution de la monarchie vers une société multiraciale", selon Stéphane Bern

Dans Infos médias vendredi, Célyne Baÿt-Darcourt reçoit Stéphane Bern. C'est l'animateur phare qui commentera sur France 2 et franceinfo le mariage princier entre Harry et Meghan.

Article rédigé par Célyne Baÿt-Darcourt
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Stéphane Bern, à Monte Carlo, en mars 2018. (AFP)

Samedi 19 mai, le petit frère de William, Harry, va à son tour se marier. Il épousera l’Américaine Meghan Markle à Windsor. Une cérémonie que vous pourrez suivre en direct sur franceinfo canal 27 de la TNT et sur France 2. Sur les deux chaînes publiques, c’est l’expert en histoire et en monarchie Stéphane Bern qui va commenter le mariage.

Célyne Baÿt-Darcourt : Comment vous préparez-vous à cet événement ?  

Stéphane Bern : Je connais le prince Harry depuis qu’il est né et je connais assez bien la famille royale. Je me suis bien documenté sur Meghan. Et je connais bien les lieux : le château de Windsor où 2 600 personnes ont été conviées avec leurs pique-niques, 600 personnes dans la chapelle Saint-Georges. Il faut surtout essayer de faire vivre cette cérémonie en décryptant les codes. Car chaque geste est codifié. Il faut aussi réfléchir sur ce que ça dit de la famille royale aujourd’hui, notamment sur une évolution de la monarchie vers une société multiraciale, que le prince Harry, sixième dans l’ordre de succession, épouse une jeune femme métisse qui a plutôt l’intention de continuer à aider l’Afrique, comme elle l’a fait jusqu’à maintenant.

Est-ce que le protocole peut être bousculé demain ?

Le protocole est de toutes façons bousculé. Il est fait pour donner un cadre mais à l’intérieur chacun en fait ce qu’il en veut. La reine avalise tout ça, de telle sorte que même les révolutions sont toujours de velours en Angleterre. C’est un mariage privé, il n’y aura pas de chef d’état invité, en dehors de la reine d’Angleterre et sa famille. Il y aura beaucoup de footballeurs, de rugbymen, de nombreux chanteurs d’Elton John au Spice Gilrs, mais aussi une grosse partie de la famille de Meghan qui va arriver de Los Angeles et du Canada. Donc ça va être assez folklorique. Je crois que la reine adore ça parce que c’est une façon de montrer que la monarchie a réduit en vingt ans le faussé qui s’était creusé entre l’institution et le peuple.  

Vous pensez que ce mariage va intéresser les Français ?

Ça va surtout intéresser les Américains, puisque qu’une Américaine qui va devenir princesse, ça les passionne. En France, quand j'ai commencé dans les années 80, personne ne s’y intéressait. Maintenant, je vois que toutes les chaînes s’y mettent. C’est une hystérie collective ! Ca me fascine, je crois qu’on vit une période un peu difficile, l’actualité le montre, et je crois que les gens ont besoin de s’évader pendant deux heures ou trois. Puis les chaînes ont compris que ça fait de l’audience.

Cela fait justement de meilleures audiences sur France 2 que sur TF1, c’est grâce à vous ?

Je n’aurais pas la prétention de le croire. Mais il vaut mieux l’originale que la copie. Et je parle de ces sujets depuis trente ans. Et puis, pardon, mais au moins il y a des photos qui prouvent que j’ai rencontré la reine d’Angleterre, sa famille et les mariés. Donc, au moins, je pense avoir une expertise, une certaine légitimité mais je ne suis jamais dans la guerre des audiences. Ce qui m’importe, c’est de transmettre une passion, un savoir, un moment de fantaisie, de joie. Il faut garder la mesure, ça ne va pas changer la face du monde. C’est juste un mariage mais qui dit quelque chose, symboliquement, à l’ensemble des Britanniques et au monde entier. Il y a plus d’un milliard de personnes qui vont regarder. C’est peut-être un moment historique pour la monarchie britannique parce qu’elle fait un nouveau pas vers son évolution, beaucoup plus populaire. Mais c’est avant tout un évènement festif pour les Anglais. Mais c’est surtout une très bonne opération : ça va leur rapporter 650 millions d’euros alors que le Brexit va leur coûter très cher. Je suis assez ébahi par les chiffres que je lis !

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