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Info Médias. Le nouveau gouvernement a-t-il un problème avec la liberté de la presse ?

Une tribune publiée mardi signée par une vingtaine de Sociétés de journalistes fait part de craintes concernant les rapports entre le gouvernement et les médias. Les explications de Céline Asselot.

Article rédigé par franceinfo, Céline Asselot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le gouvernement d'Edouard Philippe à l'Elysée, le 18 mai 2017. (PHILIPPE WOJAZER / POOL)

Le nouveau gouvernement a-t-il un problème avec la liberté de la presse ? c'est la question posée par plusieurs sociétés de journalistes qui font part de leur inquiétude.

Dans une tribune qui a été signée au total par une vingtaine de Sociétés de jounalistes, notamment les sociétés de journalistes de l'AFP, de France 2, de l'Obs, du Monde, de BFM TV ou encore de Radio France et publiée dans la presse, mardi 13 juin, qui évoque ses "signaux extrêmement préoccupants envoyés par le gouvernement en matière d'indépendance des médias et de protection des sources."

Deux affaires tout particulièrement ont créé l'inquiétude

Deux enquêtes diffusées par des médias ont provoqué une réponse du gouvernement. Tout d'abord la publication dans Libération d'un article sur la future réforme du travail. Comme franceinfo l'a révélé vendredi 9 juin, le ministère du Travail a réagi en portant plainte contre X pour vol et recel de documents, ce qui n'est pas très habituel. Pas habituel non plus, le coup de fil passé par François Bayrou à un journaliste de Radio France pour se plaindre du harcèlement dont ferait preuve ses proches,  alors que Radio France enquêtait sur les emplois d'assistants parlementaires du MoDem. Le ministre de la Justice assure avoir agi là en "simple citoyen" mais cela lui a quand même valu un désaveu de la part du Premier ministre, Edouard Philippe, invité, mardi 13 juin, de franceinfo. "Quand on est ministre, on ne peut plus réagir comme quand on est un simple citoyen. Il se trouve que quand on est ministre, on n'est plus simplement un homme animé par ses passions ou par sa mauvaise humeur ou par son indignation et donc je pense qu'il a parfaitement conscience de ça."

En réponse, François Bayrou avait, lui, défendu sa liberté de parole"Quand on est ministre on n'est pas pour autant devenu muet. Vous n'êtes pas condamné au silence quand vous êtes ministre. Vous avez comme tout le monde des idées à défendre, des émotions, des enthousiasmes, parfois des remarques à faire, il faut les faire." 

Sans doute le premier couac au sein du gouvernement

Cela tend encore les relations déjà un peu crispées entre les médias et le gouvernement alors que pourtant au cours de la campagne Emmanuel Macron s'était abstenu de tout "média bashing", contrairement à certains de ses concurrents comme François Fillon ou Marine Le Pen mais effectivement dès son arrivée à l'Elysée les relations ont été moins évidentes. On se souvient notamment de l'organisation du voyage présidentiel au Mali. Plusieurs Sociétés de journalistes avaient reproché à l'Elysée de vouloir sélectionner les journalistes qui avaient le droit d'y participer. S'agit-il là de simple maladresse ou d'une véritable tentative de contrôle ? Les 20 SDJ qui ont signé cette nouvelle tribune veulent en tout cas montrer leur vigilance. 

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