"On a réussi à faire parler des objets" : quand un médecin légiste enquête sur des personnages de la Révolution française
Dans un documentaire pour France 5, le médecin légiste et anthropologue Philippe Charlier enquête sur la vie et la mort de Marat et Robespierre.
Marat et Robespierre sont deux figures de la Révolution française, pour lesquelles il reste quelques zones d’ombre. Aucun doute sur les circonstances du décès de Jean-Paul Marat, assassiné dans sa baignoire par Charlotte Corday, ni de Maximilien Robespierre, guillotiné. En revanche, beaucoup de questions sont encore en suspens 230 ans après leur disparition. La première : où ont-ils été enterrés ?
C’est ce que cherche d’abord à savoir le médecin légiste et anthropologue Philippe Charlier, dans Science grand format, un documentaire diffusé jeudi 18 février à 20h50 sur France 5 : "On n’a pas leur cadavre. Ils ont été déplacés, morcelés, jetés ensuite quasiment comme des poubelles. Donc on est obligé de travailler sur des reliques, des petits fragments. Soit des taches de sang, soit des moulages de visages, dont on n'est pas d'ailleurs certain que ce soit vraiment les masques mortuaires de Marat et Robespierre. C'est vraiment comme sur une scène de crime, pour laquelle le cadavre aurait disparu."
Une enquête digne d'un polar
Philippe Charlier travaille aussi sur la baignoire dans laquelle Marat a été poignardé et le bureau sur lequel Robespierre a été allongé avant de partir à l’échafaud : "Pour Marat par exemple, on voulait savoir quelle était la maladie exacte qui le clouait toute la journée dans son bain. Avec les outils modernes de la science médico-légale et aussi presque de l'archéologie, on a réussi à faire parler ces objets et à comprendre un peu mieux les faits et gestes et la vie quotidienne de ces personnages historiques."
Nous voulions reconstituer leur vie quotidienne.
Philippe Charlier, médecin légisteà franceinfo
Cela donne une enquête passionnante, comme un polar. Mais à la différence d’une série, les analyses prennent des mois avant de livrer leur verdict. Si parfois les recherches sont infructueuses, Philippe Charlier ne se décourage pas. Il pense que les progrès de la science permettront de recommencer dans quelques années.
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