"Plus Belle La Vie" entame la saison 1 de l’ère TF1 : "C'est une nouvelle aventure", assure le producteur
Vincent Meslet est le directeur général de Newen France qui produit le feuilleton Plus belle la vie. En 2004, c’est en tant que directeur adjoint aux programmes de France 3 qu’il lance la série, puis comme producteur. Après 18 ans de diffusion sur France 3 et un an d'arrêt, la série est de retour, lundi 8 janvier, sur TF1 à 13h40, sur TFX à 20h25 et puis sur la nouvelle plateforme gratuite TF1 + qui démarre aujourd’hui.
Arrêtée alors qu’elle ne réunissait plus que 2,7 millions de téléspectateurs, loin des cinq à six millions de ses années fastes, l’objectif est de réunir les anciens fans comme d’en attraper de nouveaux. Un hommage sera rendu dans le premier épisode aux acteurs Michel Cordes et Marwan Berreni, disparus l’année dernière.
franceinfo : C'est vous qui aviez mis Plus Belle la vie à l'antenne en 2004. Ce sera le 4 666ᵉ épisode et le premier de l'ère TF1. Que ressentez-vous en ce jour de résurrection ?
Vincent Meslet : De l'inquiétude sur les résultats mais aussi de la fierté de ce qu'on va proposer. C'est une nouvelle aventure. C'est le premier épisode d'un nouveau cycle. C'est plusieurs mois de travail derrière nous et c'est plusieurs années de travail devant nous.
La nouvelle version s'intitule : Plus Belle la vie, encore plus belle (PBLV EPB). Qui a choisi ce titre ? C'est long.
C'était juste pour signifier que c'était un nouveau cycle. C'est aussi pour montrer l'intention éditoriale de ce nouveau rendez-vous.
"On a voulu retrouver les fondamentaux donc la plupart des personnages historiques seront là, mais il y aura des nouveaux personnages, des nouveaux décors."
Vincent Mesletfranceinfo
On a voulu cette fois-ci quelque chose de plus lumineux, avec plus de comédie et puis vous verrez une lumière et une mise en images complètement nouvelles.
Est-ce que ceux qui n'ont jamais regardé la série sur France 3 pourront comprendre dès le premier épisode ?
En tout cas, on s'est attachés à pouvoir réunir ancien public et nouveau public sur cette chaîne. On joue sur l'attachement des personnages. Et c'est vrai qu'on a des personnages assez charismatiques, très populaires dans leurs définitions auxquels on pense que l'ancien et le nouveau public vont s'attacher. C'est vrai qu'avec ce premier épisode, on a fait plusieurs clins d'œil à ceux qui ont malheureusement disparu ces derniers temps.
Fallait-il moderniser Plus belle la vie ? Être sur TF1, est-ce plus haut de gamme que sur France 3 ?
Certainement pas. Nous sommes très fiers des 18 ans sur France 3. C'est ça qui a créé le socle et la mythologie de Plus Belle la Vie. Il y a une certaine familiarité entre le public disponible sur TF1 à 13h40 et le public de France 3. Non, la modernité n'est pas le sens. J'ai utilisé le mot "lumineux", c'est celui qui convient le mieux. C'est vrai que c'est un feuilleton quotidien qui a toujours été ancré dans son époque, qui a parlé des sujets de la vie de tous les jours, de la vie qui concerne les téléspectateurs, donc cela reste et puis on a soigné la mise en image.
Vous faisiez part de votre inquiétude, de votre stress. Aujourd'hui, quels objectifs d'audience vous a fixés TF1 pour estimer que ça marche ?
"Il y a une originalité dans tout ça. C'est la première fois que nous avons pensé avec TF1, non pas en termes d'objectifs d'audience, mais en termes de combinaison d'audience."
Vincent Mesletfranceinfo
Il y a trois rendez-vous en fait : à 13h40 sur TF1, à 20h25 sur TFX et il y a surtout TF1 +, la nouvelle plateforme gratuite que lance aujourd'hui TF1. Et c'est vrai que les feuilletons quotidiens sont souvent les piliers de ce genre d'offre numérique. Le feuilleton est un genre assez moderne en soi parce que d'une part, il a un public assez jeune qui est intéressé par cette diffusion sur les plateformes et d'une autre, nous avons beaucoup rajeuni les cadres, les producteurs et les auteurs qui sont plus proches de la trentaine que d'un autre âge.
Vous avez dit : "On a beaucoup de travail pour les années à venir". Pour combien d'années avez-vous signé ?
Habituellement, on signe des accords-cadres pour trois ans avec toutes les portes de sortie possibles et imaginables.
Quand France 3 a mis fin à Plus Belle la vie, la série ne réunissait plus que 2,7 millions de téléspectateurs en moyenne. Loin des cinq, six millions des grandes années. Avec le recul, vous ne pensez pas qu'elle avait un peu vieilli, qu'elle avait même été ringardisée par les nouveaux feuilletons que d'ailleurs Newen produit comme Demain nous appartient et Ici tout commence ?
Je n'ai jamais critiqué l'arrêt de Plus belle la vie par France Télévisions. Une chaîne décide selon les audiences, le coût et les programmes qu'ils ont envie de diffuser. En revanche, c'est pour nous normal de démarcher l'ensemble des diffuseurs, que ce soit des plateformes ou des chaînes linéaires.
Avez-vous démarché ou est-on venu vous chercher ?
Les deux. Et on a toujours mis en valeur la spécificité de Plus Belle la Vie. C'est rare qu'un programme tienne l'antenne pendant 18 ans, qu'il y ait une communauté forte qui continue à la regarder. Et puis il y a ce côté assez étrange dans toutes les études qui ont pu être faites, c'est que les Français qui ont regardé ou qui ont eu un proche qui a regardé, trouvent rassurant que Plus belle la vie continue à exister. Et c'est là-dessus qu'on a travaillé.
Perdre Plus belle la vie a-t-il été pour vous un gros manque à gagner ?
Forcément, mais c'est la vie de tout producteur.
Vous perdez aussi Le Magazine de la santé qui va disparaître de France 5. Est-ce un coup dur ?
C'est en cours de discussion.
Non, cela s'arrête.
Je ne m'en occupe plus donc je n'en parlerai pas.
Pensez-vous que France Télévisions vous fait payer le prix que vous apparteniez à TF1 ?
Je ne rentre pas dans ce genre de polémiques. Il y en a toujours eu dans le monde des médias depuis des décennies. Les polémiques passent, les programmes restent.
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