Adolescents, cancer et fertilité : des avancées majeures
Chaque année, 2.500 enfants et adolescents se voient diagnostiquer un cancer. Le taux de guérison est de l'ordre de 75% à 90% chez les enfants et de 75% chez les adolescents. Au-delà de la guérison, l'objectif des médecins est de préparer l'après-cancer de ces jeunes et de préserver leurs chances d'avoir un jour un bébé.
Certains traitements anticancéreux sont nocifs pour la fertilité de ces jeunes. La chimiothérapie et la radiothérapie sont potentiellement toxiques pour les patients, explique le Pr Nathalie Rives, médecin biologiste, responsable du centre d'AMP au CHU de Rouen. Tout dépend des produits utilisés, des doses et de la durée du traitement.
Si l'adolescent est capable de faire un recueil de sperme, alors celui-ci est congelé. Quelques années plus tard, lorsqu'ils veulent être pères, on peut décongeler les spermatozoïdes en vue d'une FIV ou insémination. Les chances de succès d'avoir un bébé sont les mêmes que les autres hommes, sans cancer, qui ont congelé du sperme pour d'autres raisons.
Avant la puberté
Quand le cancer est détecté chez un petit garçon, avant la puberté, on peut réaliser un prélèvement d'un petit fragment de testicule que l'on va congeler. Ce fragment contient les cellules précurseurs des spermatozoïdes, donc les cellules qui vont donner naissance aux spermatozoïdes.
Une fois l'enfant guéri et adulte, s'il désire avoir un enfant on greffe ce fragment qui retourne dans le testicule. Le testicule se remet à fonctionner ou on décongèle le fragment, on isole en éprouvette ces cellules précurseurs et on les réinjecte dans le testicule. On peut aussi attendre, dans l'éprouvette, que ces cellules se transforment en spermatozoïdes. Ensuite, on utilise la technique de FIV.
Pour les filles
On recueille les ovocytes (plutôt pour les adolescentes) : mais le processus est long avant d'y parvenir car il faut stimuler les ovaires avec des hormones pendant plusieurs semaines, et on n'a pas toujours le temps puisqu'il faut traiter rapidement le cancer. On peut aussi, comme chez le garçon, prélever du tissu ovarien et le congeler. Quand elles veulent un bébé, on décongèle et on replace ce tissu dans l'ovaire pour qu'il se mette à produire des ovocytes.
Pour les filles, on a davantage de recul que pour les garçons. Plusieurs bébés sont nés dans le monde grâce à cette technique : une quarantaine depuis 2004 à travers le monde.
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