Un traitement contre la leucémie à l'essai
Pour parler de rémission complète, il faut que les cellules cancéreuses ne soient plus détectables dans le sang des patients. Cette absence de cellules cancéreuses perdurent depuis un à deux ans, en fonction des patients. Pour autant, cela ne veut pas qu'ils sont définitivement à l'abri d'une rechute.
C'est une très forte avancée pour les personnes atteintes de leucémie aiguë lymphoblastique, de type B, à un stade très avancé.
Ce cancer du sang, qui touche une catégorie précise de globules blancs appelés lymphocytes B, est non seulement la forme de leucémie la plus répandue chez les enfants, mais c'est aussi l'une des plus agressives chez l'adulte avec un taux de rechute particulièrement important.
Pour les patients en récidive, le pronostic, à court terme, est peu favorable et la greffe de moelle, solution ultime, est rarement efficace. Voilà pourquoi les derniers résultats publiés par l'équipe américaine du Docteur Michel Sadelain sont aussi importants.
Le principe de ce nouveau traitement
Il s'agit de prélever des cellules dans le sang des malades, de les modifier génétiquement en laboratoire pour en faire des tueuses de cellules cancéreuses, puis de les réinjecter chez le patient et d'attendre qu'elles agissent.
Les cellules modifiées sont des cellules immunitaires, normalement chargées de défendre l'organisme contre des attaques, mais chez certains patients, cela ne marche pas. L'organisme n'arrive pas à identifier les cellules cancéreuses comme des ennemis et les laisse filer. La modification génétique subie par les cellules immunitaires du patient : vise à leur permettre de repérer les cellules malades, de se coller à leur surface, de les détruire, mais aussi de se multiplier.
La durée du traitement
Les délais sont assez courts et c'est l'un des points forts de cette thérapie qui s'adresse pour l'instant à des patients à un stade très avancé de la maladie. Le prélèvement des cellules dans le sang se fait en quelques heures, le passage par le laboratoire pour la transformation de ces cellules dure une dizaine de jours et après l'injection du traitement au patient il faut attendre une à quatre semaines avant de voir disparaitre les cellules cancéreuses.
Un essai sur 16 personnes
Il s'agit des premiers pas d'un traitement expérimental et à ce stade, les experts s'accordent sur un point, cette thérapie cellulaire est une approche complexe, difficile à maitriser et il sera sans doute difficile de la développer à grande échelle.
L'autre enjeu est de savoir si ce traitement pourra à terme être proposé à des patients à un stade moins avancé de la maladie. Mais là, même si les chercheurs l'évoquent déjà, tout reste à faire.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.