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Le billet sciences. Il n'y a pas que les voitures qui polluent, les routes aussi

Pourquoi y avait-il encore de la pollution dans l’air, pendant le confinement, alors qu’il n’y avait plus de voiture sur les routes ? Des chercheurs américains pensent avoir une réponse. Ils ont testé les émissions polluantes des bitumes.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une route dans Paris (illustration). (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

Si vous avez déjà senti l’odeur de l’asphalte quand il fait chaud ou quand une route est toute neuve et que la pluie vient de tomber, vous connaissez cette odeur qui a intrigué l’équipe de Drew Gentner, ingénieur environnement à l’université de Yale, aux États-Unis. Persuadé qu’il y avait là une source méconnue de pollution de l’air, il a travaillé avec son équipe sur la question et vient de publier ses résultats dans la revue Sciences Advances.

Un cocktail de polluants complexe

Les chercheurs ont donc pris plusieurs morceaux d’asphalte : des bitumes de routes, mais aussi ceux de toitures. Ils les ont passé au four en laboratoire à 140° pour en mesurer les émissions du cocktail de polluants qui en sortait : des benzopyrènes et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP).

Évidemment, plus on le chauffe, plus le bitume rejette des polluants. Même au bout de trois jours et à une température redescendue à 60°, il y avait encore des rejets. Si une vieille route émet moins qu'une route fraichement posée, pour les chercheurs, cette pollution peut aussi être de long terme. En plus, la lumière joue un rôle et augmente également les émissions. Un grand soleil et des bitumes qui montent à 60°, ce n'est pas rare à Los Angeles, dans le sud de la Californie.

Des émissions très importantes de particules

Après leur expérience en laboratoire, les chercheurs ont fait des calculs pour estimer ce que les toitures et les routes fraichement posées du sud de la Californie émettaient en un an. Selon leurs calculs, ces bitumes émettent jusqu’à 2 500 tonnes de particules polluantes contre 1 400 pour l’ensemble des voitures thermiques, ces calculs ne prennent pas en compte les autres émissions polluantes des véhicules, notamment la pollution à l'ozone. Les scientifiques proposent donc de réfléchir à des matériaux moins émissifs pour les toitures et les routes, comme les tuiles ou le béton. Une alternative qui n'est pas idéale : la fabrication du béton pose aussi des problèmes environnementaux.     

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