Les relations tumultueuses télé-cinéma
C'est l'heure des grand-messes, où le petit écran sert d'écrin aux monstres sacrés du cinéma. Et pourtant, entre ces deux-là, les relations sont plus complexes qu'il n'y paraît. Pour la télévision, les films de cinéma ne sont plus considérés comme des programmes de premier choix. "Les films sont moins fédérateurs qu'auparavant" indique Laurent Cotillon, directeur de la revue "Le Film français". "L'an dernier, quand TF1 a réuni plus de 9 millions de téléspectateurs avec Gran Torino, ils étaient les premiers surpris ! C'est une exception." Et pour cause : dans le top 100 des meilleures audiences, il y a eu en 2012 seulement 7 films... contre 37 en 1994.
Certes, les films restent un beau produit d'appel, notamment pour la TNT, mais sur les chaînes historiques, ils peinent à rivaliser avec les séries, le sport ou les émissions de divertissement. "Si vous voulez voir le spectacle des Enfoirés, par exemple, vous n'avez guère le choix : il faut allumer la télé" explique Laurent Cotillon. "Pour le cinéma, la concurrence des supports est plus vaste, entre le DVD, la vidéo à la demande... La télévision n'est pas la seule manière de consommer du cinéma."
Le cinéma a pourtant bien besoin de la télévision. Les chaînes sont en effet un maillon essentiel dans le financement des films. "C'est une obligation légale" précise Laurent Cotillon. "TF1 par exemple doit consacrer 3,2% de son chiffre d'affaires au soutien de la création cinématographique." Et les plateaux télé, des JT aux émissions d'Arthur ou de Laurent Ruquier, sont le lieu essentiel de la promotion des films. "Certes, on demande d'abord à un comédien d'être bankable, mais c'est sûr qu'on choisit aussi les 'bons clients' pour aller sur les plateaux."
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