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Jardin. C'est quoi le bio-contrôle ?

Depuis le 1er janvier dernier, la loi Labbé interdit la vente, la détention et l’utilisation au jardin amateur de pesticides et herbicides de synthèse. 

Article rédigé par franceinfo - Isabelle Morand
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Les jardins d'Albizia, en Normandie. (ISABELLE MORAND / RADIO FRANCE)

En matière de jardinage amateur, seuls sont autorisés des produits issus de la chimie naturelle, regroupés sous le terme de bio-contrôle. Ainsi, des produits sont élaborés à partir de principes actifs végétaux. Une huile de colza, par exemple, pas celle que vous mettez dans votre salade évidemment, peut être fabriquée pour avoir une action insecticide ou herbicide.

Bactéries et nématodes

On utilise aussi des micro-organismes comme les bactéries. La plus connue, c’est le bacille de Thuringe (Bacillus thuringiensis) qui permet de lutter notamment contre la pyrale du buis ou les chenilles processionnaires du pin.

Il existe aussi des produits d’origine animale, comme l’explique Guillaume Roth, président de l’UPJ (l’Union des entreprises pour la Protection des Jardins et des espaces publics) : "Vous pouvez utiliser des nématodes. Ce sont de tout petits vers microscopiques, ils mesurent environ 1 micron. Ces nématodes vont avoir des fonctions de régulation de certaines populations d'insectes nuisibles. Ils vont agir par exemple contre le charançon du palmier. On trouve également des nématodes qui vont lutter contre les limaces".

Les produits naturels ne sont pas inoffensifs

La galerie du bio-contrôle est complétée par des pièges à phéromones qui, en attirant les insectes mâles, limitent la reproduction.

Mais tout ce qui relève de la chimie naturelle n’est pas sans danger. On l’a vu, il y a quelques années, avec la roténone. Cette molécule produite par des plantes tropicales a été retirée du marché en raison de sa toxicité sur l’homme et certains animaux.

Guillaume Roth, président de l'UPJ (Union des entreprises pour Protection du Jardin et des espaces publics) (ISABELLE MORAND / RADIO FRANCE)

Le point sur la recherche

Où en est-on dans la recherche sur les principes actifs végétaux ? "On est sur moins d'une vingtaine de principes actifs différents. On est capable, par exemple, de reproduire le pyrèthre végétal, un principe issu de la plante du même nom (le pyrèthre de Dalmatie, Tanacetum cinerariifolium). On connaît aussi le principe de l'huile de menthe... Mais on en est encore aux débuts de la recherche. Cela serait prétentieux de dire que l'on connaît tout sur tout."

Il faut entre 5 et 10 ans de tests avant de pouvoir demander l’homologation d’un nouveau produit efficace sur la plante et sans danger pour les utilisateurs.

Sur le site de l'UPJ, vous trouverez la liste de tous les produits de bio-contrôle disponibles. Vous pouvez aussi y faire appel gratuitement à La clinique des plantes, pour identifier maladies, insectes et carences. 

Sur l'agenda cette semaine 

Samedi 9 février, à Joigny (89), de 15h à 17h, librairie Au saut du livre, rencontre et dédicace avec Éric Lenoir, auteur du Petit traité du jardin punk (éd. Terre Vivante). 

Mercredi 13 février, à Saint-Christophe-le-Chaudry (18), Jardin de la Lande Chevrier, de 14h30 à 17h30, cours d'art floral avec Catherine Joyaux-Corselli. Réalisation d'un bouquet "LOVE" avec lequel vous repartirez. 

Du jeudi 14 février au 11 mars, au Jardin des Plantes, à Paris Ve, expo "Mille et Une orchidées" dans la Grande Serre. Des producteurs spécialisés y mettent en scène des centaines d'orchidées. 

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