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Jardin. Les plantes et le feu

Certains végétaux résistent au feu, d'autres ont besoin de lui pour vivre.

Article rédigé par franceinfo - Isabelle Morand
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le rince-bouteille (Callistemon).  (ISABELLE MORAND / RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

En Australie, selon un bilan provisoire, les gigantesques incendies ont mis en danger critique d’extinction quelque 272 espèces végétales. Les plantes ont perdu tout ou partie de leur habitat et pourront difficilement, voire jamais, survivre sans lui. La liste pourrait encore s’allonger car des zones restent impossibles à explorer.

L'écorce protectrice du chêne-liège

Certaines plantes ont développé des stratégies pour résister au feu. On les appelle les plantes pyrophytes passives. Le séquoia géant (Sequoiadendron giganteum) aux États-Unis et le niaouli, l’arbre de fer (Melaleuca quinquenervia), très commun en Nouvelle-Calédonie sont dotés d’écorces épaisses, qui constituent de bons pare-feux.

Dans le sud de la France, et globalement en zone méditerranéenne, la palme de la résistance au feu revient au chêne liège (Quercus suber), comme l'explique Aurélia Leroux, du Domaine du Rayol, dans le Var :

"Le chêne-liège se protège très bien du feu. Il est recouvert d'une couche de liège, jusqu'à 30 cm d'épaisseur, qui va le protéger des flammes. Si vous avez déjà essayé de faire brûler un bouchon, vous avez constaté qu'il se consume tout doucement. Le liège est un bon isolant, il protège le cœur de l'arbre des coups de chaud et des flammes."

Écorce de chêne-liège (Quercus suber).  (ISABELLE MORAND / RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

Rince-bouteilles et cistes aiment le feu

D’autres plantes sont plutôt du genre pyromanes. C’est le cas des eucalyptus qui produisent des vapeurs hautement inflammables. Le feu leur permet de faire place nette pour pouvoir conquérir la surface et assurer leur hégémonie. 

D’autres végétaux n’ont pas ce caractère pyromane, mais ils ont impérativement besoin du feu pour assurer naturellement leur descendance. C’est le cas d’une plante très commune chez nous, le Callistemon. Ses fleurs rouges en forme de goupillons lui ont valu le surnom de rince-bouteilles. Sur cet arbuste, les graines sont contenues dans de petites billes de bois collées aux branches. Si un incendie passe par là, les billes éclatent et des centaines de milliers de graines partent dans la nature.

Même stratégie chez le ciste, très répandu dans nos jardins de climat doux et sec. Aurélia Leroux : "Les cistes profitent aussi des incendies pour pouvoir germer. Dans la nature, sans incendie, c'est 10% des graines qui vont germer. Avec un incendie, c'est 90% !" 

Si le feu touche ces capsules collées au branches du Callistemon, il permet de libérer des milliers de graines.  (ISABELLE MORAND / RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

Débroussaillage, ce que dit la loi française

Rappel : en France, pour limiter les risques de propagation d’incendie, la loi vous oblige à débroussailler vos terrains et jardins.

Si vous ne respectez pas cette obligation, le maire de votre commune peut vous mettre en demeure de le faire dans un délai de 1 mois. Si vous ne le faites pas, il fera effectuer les travaux et vous enverra la facture. Une facture éventuellement assortie d’une amende administrative pouvant aller jusqu’à 30 euros le mètre carré non débroussaillé. 

Les feuilles d'eucalytus sont hautement inflammables.  (ISABELLE MORAND / RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

Merci à Aurélia Leroux, Jardin des Méditerranées, au Rayol-Canadel, dans le Var. Chaque jour, Aurélia et d'autres membres de l'équipe des jardiniers, proposent des visites guidées de ce jardin remarquable. Je vous recommande ces visites (les guides ne comptent pas leur temps !) indispensables pour saisir la richesse et la diversité des milieux et biotopes présents.

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