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Jeux vidéo. "RiME", quand le jeu vidéo prend des couleurs

Le jeu vidéo comme trip visuel. C’est ainsi que se présente RiME, voyage naturaliste proche du fauvisme.

Article rédigé par franceinfo, Jean Zeid
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
RiME (Grey Box Games)

Le jeu vidéo comme trip visuel. C’est ainsi que se présente RiME, un voyage naturaliste qui débute par un débarquement inexpliqué, celui d’un jeune garçon au teint mat qui s’échoue sur la plage d’une île apparemment abandonnée mais loin d’être déserte.
Au milieu de la faune et de la flore, trônent les vestiges d'un passé sans doute étincelant, un âge d’or dont il ne reste que de vieilles pierres et de vétustes mécanismes. Un décor où tout est affaire de couleurs et de contours grossiers, une simplification des formes et des reliefs qui n’est pas sans rappeler le fauvisme.

Un monde vierge et multicolore à explorer en guenilles

Et pour avancer, obligation de résoudre des énigmes inscrites à même le paysage. Sans repère ni indication, l’avancée dans cette terre d’accueil est muette, et pourtant, une narration minimaliste se forme et finit par forger un récit singulier qui fait le sel de RiME. C’est beau, mélancolique parfois, sans oublier une bande-son soignée qui n’arrive pourtant pas à cacher la pauvreté des puzzles proposés. Un manque d'originalité funeste si l’on ne se laisse pas séduire par le simple plaisir de la contemplation.

Little Nightmares, un bestiaire foisonnant

Autre aventure marquée par le soin apporté à l’atmosphère, Little Nightmares à jouer sur consoles et PC. En véritable paysagiste de la psyché, le studio suédois Tarsier Studio plonge un frêle personnage muet portant un bien trop grand ciré jaune sur les épaules dans ce qui s’apparente à la cale miteuse d’un bateau. Sans défense, ce petit être avance pas à pas dans l’obscurité ambiante, entre les rats et autres monstres d’un bestiaire foisonnant.

Entre Burton ou Jeunet, Little Nightmares crispe les nerfs grâce à une science maîtrisée du hors champ. Ce n’est pas ce que l’on voit qui fait peur, mais ce que l’on imagine. Un malaise palpable si l’on veut bien oublier les approximations de mécaniques de jeu parfois déplaisantes, surtout quand le fragile héros est en mouvement. La partie de cache-cache est pourtant réussie car l’on prend un malin plaisir à se tapir dans l’ombre pour éviter le pire. Little Nightmares rend ainsi interactives nos peurs d’enfant, comme ressurgies du passé.

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