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SOS entrées de ville

Le 13e concours national des entrées de ville vient de récompenser les villes de Chambéry et de Saint-Jean de Maurienne. Une manière de saluer les maires qui ne se résignent pas à voir les portes de villes se transformer en un alignement sinistre de centres commerciaux et de panneaux publicitaires.
Article rédigé par franceinfo
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La beauté des paysages français est l''une des fiertés de notre pays. Mais, peu à peu, celle-ci est menacée par la
multiplication des entrées de villes sinistres, composées d'une succession
de multiplexes, de parkings, de panneaux publicitaires et de magasins
ressemblant à de gigantesques boites à chaussures.

Pour comprendre comment, collectivement, nous en
sommes arrivés là, il faut se souvenir que, dans les décennies précédentes, l'implantation
de ces pôles commerciaux a été plutôt bien perçue par les habitants. Les
Français y voyaient une sorte d'accès à la modernité et trouvaient bien pratique de
pouvoir s'y rendre en voiture et de s'y garer facilement grâce aux parkings qui
les entouraient.

Les maires aussi ont accompagné le mouvement. Les élus étaient bien heureux de voir les grandes surfaces s'installer en périphérie, en
apportant au passage et des emplois et de la taxe professionnelle. Quant à la médiocrité de l'architecture, ce n'était pas vraiment un problème : la plupart des maires n'avaient d'yeux que pour l'embellissement de leur
centre historique. Les territoires situés en périphérie ne leur semblaient pas
mériter beaucoup d'égards. Si bien que tout le monde a laissé faire.

Pourtant, cela n'a pas toujours été le cas. Dans les
siècles passés, les portes de la cité étaient au contraire l'objet de la plus
grande attention, que ce soit pour des raisons défensives  la survie des populations en dépendait _  ou par souci
esthétique : on se préoccupait alors de donner au visiteur une bonne idée
de la ville dans laquelle il entrait. Les portes des anciens remparts qui
subsistent à Paris, à Bordeaux, à Rouen ou ailleurs en témoignent.

Heureusement, au niveau local, la situation commence à
changer. Peu à peu, certains maires prennent conscience de l'importance du
sujet et se mobilisent pour embellir ces quartiers longtemps délaissés. Les grandes surfaces
elles-mêmes ont compris qu'il y allait de leur intérêt: la qualité
architecturale est en effet devenue l'un des moyens d'attirer le client face à
la concurrence d'Internet. L'écologie, enfin, joue aussi un rôle utile dans la
mesure où on cherche maintenant à diminuer les déplacements
automobiles. De ce point de vue, mieux vaut encourager les citoyens à
faire leur courses dans les commerces des centre-ville.

Toutes ces raisons conjuguées amènent peu à peu à une prise
de conscience salutaire. Mais il faudra encore longtemps, bien longtemps, avant
d'effacer les dégâts du passé.

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