Trois choses à retenir des nouveaux chiffres de l'Insee sur la population française
Les chiffres du nouveau recensement de la population française ont été publiés par l'Insee. Franceinfo vous présente les trois choses à retenir de cette nouvelle étude.
La France a gagné 1,6 million d'habitants en cinq ans. D'après le dernier recensement de l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) publié samedi 31 décembre, nous étions 65 906 986 habitants au 1er janvier 2014, hors Mayotte. Depuis 2009, la France a ainsi gagné en moyenne 0,5% d'habitants par an. Des chiffres qui cachent une certaine disparité entre les régions. Franceinfo décrypte les trois enseignements de ce recensement.
L'étalement urbain se poursuit
"Les cent plus grandes communes croissent globalement moins vite que la moyenne nationale", décrypte pour franceinfo Caroline Escapa, chef du département de la démographie à l'Insee. Les communes les plus peuplées ont ainsi crû de +0,3%, contre +0,5% en moyenne nationale. Une différence qui s'explique par le succès des villes moyennes. Les villes intermédiaires de banlieue bénéficient en effet, depuis cinquante ans, de la forte croissance démographique de la périphérie des centres urbains.
On observe une croissance démographique forte à la périphérie des grands centres urbains.
Caroline Escapa
Ainsi, les plus petites communes bénéficient d’une croissance démographique supérieure à la tendance nationale. Sur la période 2009-2014, les cent premières communes françaises ont contribué pour 13% à la croissance démographique nationale (216 000 habitants supplémentaires) tandis que celles classées entre le 1 000e et le 10 000e rang y ont contribué pour 48% (+ 768 000 habitants).
Certaines grandes communes ont cependant fait exception, en affichant une croissance de population supérieure à 0,5%. Les villes de Vénissieux, Béziers, Vitry-sur-Seine et Cergy bénéficiant de l'accélération la plus marquée.
Paris perd de son importance en France
En 2014, les cent communes les plus peuplées regroupent au total un habitant sur cinq (21,5%), proportion en net retrait par rapport à 1962 (27,2%). Une diminution qui s'explique principalement par la baisse de la prépondérance de Paris (qui abritait 3,4% de la population française en 2014, contre 5,9% en 1962) et par celle des 49 communes suivantes les plus peuplées (13% de la population en 2014, contre 15,7% en 1962).
"Plein de facteurs expliquent ces disparités", déchiffre Caroline Escapa. La démographe cite par exemple "la qualité de vie, le prix des loyers, la disponibilité des logements", comme raisons du succès moindre de Paris face aux villes périurbaines.
Des disparités entre les villes et les régions
"L'étude met également en lumière des disparités selon les villes et les régions", ajoute la démographe. L'INSEE souligne, par exemple, des différences entre le "Grand Ouest" et les régions méditerranéennes. L'organisation du territoire y est différente. Ainsi, en PACA ou en Corse, 1% des communes les plus peuplées concentrent environ 40% de la population régionale. A l’inverse, dans les régions Centre-Val de Loire, Pays de la Loire et surtout Bretagne, le tissu urbain est moins dense : 1% des plus grandes communes ne concentrent qu'environ un quart de la population régionale.
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