2008 / Captur / C3 Picasso : les enjeux de la délocalisation
Le Peugeot 2008, le Renault Captur, et le Citroën C3 Picasso.
Tous les trois sont de petits monospaces, ou de petits "SUV".
Le Peugeot 2008 est construit en France.
Coût moyen de la main d'œuvre : 36 € de l'heure (toutes taxes et charges comprises).
Le Renault Captur est construit en Espagne.
Coût moyen de la main d'œuvre : 21 €.
Et le Citroën C3 Picasso en construit en Slovaquie.
Coût moyen de la main d'œuvre : 5 €.
Si vous comptez que le coût de la main d'œuvre entre pour 15%... dans le prix total d'une voiture ; que tous les frais annexes sont moins chers, dans les pays délocalisés (l'énergie, pour faire tourner l'usine, etc. ) ; et que toutes les pièces achetées aux fournisseurs sont moins chères (parce que eux aussi délocalisent leur production) ; au total, une voiture délocalisée dans les pays de l'est revient 1 500 € à 2 500 € de moins !
Les voitures "délocalisées" devraient être moins chères...
Elles devraient coûter, logiquement, 1 500 € - 2 500 € de moins !
Or ce n'est pas le cas !
Le Peugeot 2008 – fait en France –, le Renault Captur – qui vient d'Espagne – et le Citroën C3 Picasso – importé de Slovaquie – sont affichées au même prix – à prestations égales.
Et c'est à peu près le même prix que pour trois autres modèles concurrents :
- l'Opel Mokka, fabriqué en Corée ;
- le Fiat 500 L, qui provient de Serbie ;
- le Ford B-Max, construit en Roumanie.
Les prix de vente ne reflètent pas les coûts de production
Les prix de vente ne reflètent absolument pas les coûts, dans les pays de fabrication de ces voitures : celles qui sont construites dans les pays aux plus faibles coûts de main d'œuvre ne sont pas forcément moins chers.
La différence va dans la poche du constructeur. Il gagne davantage, avec un modèle délocalisé.
Ou, tout au moins, il perd moins d'argent ; parce que, aujourd'hui, avec la guerre des prix entre les marques, les constructeurs perdent plutôt de l'argent qu'ils n'en gagnent.
En Bref...
La pression faite sur l'automobile, au sujet des rejets de gaz carbonique, n'est peut-être pas si justifiée
En Europe, à partir de 2016, il va y avoir des normes drastiques, pour les rejets de CO2 des voitures.
Mais la circulation des voitures ne représente que 12% des rejets totaux de gaz carbonique.
Les futures normes auront juste pour effet d'abaisser de 0,5% les rejets de gaz carboniques dans leur ensemble.
C'est quand même d'un apport très réduit !
Regain de réussite, pour Peugeot-Citroën, en Chine
Depuis le début de l'année, Peugeot-Citroën enregistre une croissance énorme : ses ventes progressent deux fois plus fort que le marché.
Cela fait des années que PSA n'avait plus enregistré de si bons résultats, en Chine.
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