Renault Latitude : quel échec ! Mais… prévisible
351 ventes en France, l'an dernier ; 5 317 dans le monde.
C'est plus que dérisoire. Et c'est quatre à cinq fois moins que ce que Renault prévoyait (Renault pensait en vendre 20-25 000 par an).
La Latitude, c’est une grande berline coréenne Samsung – Samsung qui appartient à Renault et que Renault a cru bon de lancer en Europe, pour "remplacer" la Vel Satis, qui avait été le haut de gamme Renault, pendant huit ans.
Mais cette Latitude se singularise surtout par sa totale insipidité, son impersonnalité et bien qu'elle soit plus grande que la Laguna, elle n’est pas plus habitable.
Pourquoi avoir lancé une voiture aussi banale ?
L’argument de Renault était qu'il manquait à la marque une berline haut de gamme et que ce modèle, qui existait déjà en Corée, en Russie, rien ne coûtait de l’importer en Europe.
Très mauvais calcul. A deux titres :
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sur le plan émotionnel, c'est ignorer que la voiture est un objet qui parle à l'imaginaire ; qui véhicule des images ; on ne peut pas plaquer n'importe quel logo, sur la calandre d'une voiture, et espérer la vendre, comme un produit "anonyme", sans "âme".
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et puis, rationnellement, l'insuccès de ce modèle est tel que les clients qui ont acheté une Latitude vont la revendre en perdant beaucoup d’argent.
Et ces clients ne seront pas prêts à racheter du Renault.
Et puis, l’échec d’un modèle, ça laisse toujours des traces négatives.
Là, c’est le 6ème échec de Renault, en quelques années : le Kagoo Be Bop, la Laguna, la Fluence, le Koleos, la petite Wind.
Tous ces "bides" commerciaux finissent par "coller" à Renault une image d’échec.
Chiffres et données statistiques : Jean-Michel Prillieux, d’Inovev, cabinet d’études et de prévision dans le secteur automobile.
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