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Anne Hidalgo, l'héritière assumée

Nathalie Kosciusko-Morizet en a fait un argument de campagne contre Anne Hidalgo. La première adjointe de Bertrand Delanoë à Paris, candidate à sa succession en serait l'héritière désignée. Mais Anne Hidalgo ne se laisse pas enfermer dans ce statut privilégié. Elle est l'invitée de "questions d'info", sur La Chaîne Parlementaire, avec France Info, le monde, et l'AFP.
Article rédigé par franceinfo
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"Héritière" pour Nathalie Kosciusko-Morizet, c'est une accusation. Anne Hidalgo aurait poussé à l'ombre de Bertrand Delanoë,
pour ne pas dire à l'abri des difficultés, pour mieux empocher son mandat. Le procès fait bondir
Anne Hidalgo.

 

" Arrêtez, dans l'ombre de Bertrand Delanoë, ce n'est
pas tout à fait ce que me disent les Parisiens. Je ne suis pas née avec une
cuillère d'argent dans la bouche, et je n'ai pas hérité de mes mandats. Je les
ai conquis, y compris dans des circonstances très difficiles. J'ai, avec
Bertrand Delanoë et avec toute l'équipe avec laquelle nous dirigeons Paris, un
bilan. Ce bilan, je l'assume. "

Car pour Anne Hidalgo, l'héritage, ce n'est rien d'autre qu'un
bilan, un bilan que la première adjoint entend porter et défendre.

" D'abord, la notion d'héritage est une notion qui,
moi, ne me fait pas penser à une injure, surtout hériter des valeurs de Paris,
hériter de l'expérience que j'ai pu acquérir aussi et hériter de ce dont héritent
les Parisiens, c'est-à-dire une ville qui s'est transformée, qui a produit du
logement, qui a produit des services, qui a retrouvé son honneur démocratique,
tout cela c'est un héritage que j'assume. Je sais que la droite parisienne, la
candidate de la droite parisienne aura beaucoup plus de mal à assumer son
propre héritage, c'est son affaire. "  

Et hop. Une petite pique en passant... L'héritage de Nathalie
Kosciusko-Morizet, ce sont les caciques de la droite parisienne, comme la
famille Tibéri, dont l'image ne colle pas forcément à celle à la candidate UMP
récemment investie. Et Anne Hidalgo enfonce le clou. Celle qui est souvent décrite comme effacée, discrète sur la
scène nationale, ne craint pas la polémique. Sur le mariage pour tous, l'abstention de Nathalie
Kosciusko-Morizet constitue une faiblesse à ses yeux,  une faiblesse qu'Anne Hidalgo  entend rappeler.

 

"On ne peut pas s'abstenir sur un sujet comme ça, on est
pour ou on est contre, on ne peut pas être les deux. Je pense que le vrai
courage c'est d'assumer sa position : si on est pour, on vote pour, si on
est contre, on vote contre. Mais l'abstention n'est pas pour moi le reflet d'un
courage en politique, surtout pas sur ces grandes questions de société. on est
là pour éclairer, et pas simplement pour être dans des jeux tacticiens à la
petite semaine."

Anne Hidalgo continue donc de vanter le projet, controversé,
de construire  des tours de 15 étages à
Paris mais pas dans le centre. Elle défend la salle de shoot, salle de consommation sous surveillance
médicale selon son vocable, dans le 10è arrondissement, sous réserve de
garantie sur le plan de la sécurité. Anne Hidalgo entend également relancer l'aménagement de
pistes cyclables, mieux sécurisées, et continuer à mener une vie désagréable
aux automobilistes.

 

"Moi je veux continuer à diminuer la circulation automobile. Moins de places de parking, moins de possibilités de rouler. Je l'assume, pour une raison très simple, d'abord pour une
raison de santé publique. Vous savez, il y a aujourd'hui 40 000 morts par
an environ en France liés à la pollution atmosphérique. On dit, ce sont les
sources OMS, que les Parisiens ont en moyenne 6 à 8 mois d'espérance de vie de
moins que d'autres. on a fait diminuer la pollution de proximité. En revanche,
ce qui a augmenté, c'est le nombre de particules de diesel parce que le parc
automobile français, grâce d'ailleurs à madame Kosciusko-Morizet qui était à
l'époque ministre de l'Environnement, s'est vraiment transformé d'une façon
radicale vers le diesel. "

Mais Nathalie Kosciusko-Morizet n'est pas la seule rivale de
al socialiste Anne Hidalgo, les écologistes, les communistes et le MoDem
entendent conduire leurs propres listes. Anne Hidalgo assure qu'elle leur tendra la main jusqu'au
bout.

 

"Moi ma porte est ouverte au rassemblement. C'est la main
tendue à nos alliés, nos partenaires, mais que je respecte. Je ne suis pas dans
la pression à qui que ce soit, chacun mène sa vie dans sa formation politique
comme il l'entend. Je souhaite une équipe progressiste de gauche et écologiste
à Paris. Je vous ai dit que le MoDem pour moi ne fait pas partie des
conservateurs, ils sont progressistes." 

Les élections municipales auront lieu dans 9 mois. Anne
Hidalgo est certaine d'avoir le souffle nécessaire tenir la distance pendant
cette période et au-delà, en tant que maire.

 

Anne Hidalgo invitée de "questions d'info" avec
l'AFP, Le Monde et France Info.

L'intégralité de cette interview est à retrouver sur
notre site France Info.fr et sur La Chaîne Parlementaire à
19h30.

 

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