Ayrault victime d'une attaque provenant de son propre camp. C'est l'état d'esprit au sein du PS ?
Ca n'arrive
pas par hasard, ce n'est pas déconnecté d'un contexte très difficile pour le
pouvoir.
L'exécutif
est attaqué de toute part.
Même si
François Hollande et Jean-Marc Ayrault voudrait réduire les sifflets d'hier ou
les casseurs d'avant-hier à une tentative de déstabilisation de la part de
l'extrême droite. Il y a une
grogne, un énervement dans le pays qui affaiblit le pouvoir et qui l'a
contraint à reculer sur plusieurs sujets ces dernières
semaines. Un
mécontentement qui se lit et se vérifie jour après jour dans les très mauvais
sondages d'opinions
François
Hollande et Jean-Marc Ayrault chutent ensemble. Inexorablement.
Il n'y en a
pas un pour sauver l'autre tellement leurs mauvais chiffres sont proches de
75 à 80% de mécontentements. C'est
logique, l'un et l'autre se ressemblent et réagissent de la même manière aux
évènements.C'est pour
cela que le Premier ministre est remis en cause. C'est lui le
problème puisqu'il ne protège pas le Président et qu'il est tout aussi
affaiblit que lui.
Mais
est-ce qui peut se passer maintenant ?
Rien.Jean-Marc
Ayrault est conforté au moins pour quelques semaines à son poste de Premier
ministre. Il est
impossible d'imaginer que le chef de l'état changerait de locataire à Matignon
sous la pression d'un ou de plusieurs députés et sous la pression
médiatique. En
revanche, cette remise
en cause de Jean-Marc Ayrault à moyen terme l'affaiblit encore un peu
plus. Après, le
tempo politique est ainsi fait qu'il n'y a pas 36 fenêtres pour changer de
Premier ministre. Il y a une
possibilité entre l'adoption définitive du budget, la semaine prochaine et
Noël. Et ensuite,
il faudra attendre que les prochaines élections passent. C'est-à-dire les
municipales fin mars.
Jean–Marc
Ayrault peut aussi reprendre un peu de rabe dans les semaines qui viennent
avec un remaniement d'ampleur sans changement de Premier
ministre. Ca fait
beaucoup d'hypothèses mais surtout une question, une seule, doit être avant
toute chose résolue. Changer de
gouvernement. Pour quoi faire ? pour changer de séquence, comme on dit dans le
quinquennat ou pour changer de politique ? François
Hollande l'a dit dans son discours d'hier " La République ne doit jamais céder
devant les pressions d'où qu'elles viennent "
C'est là
l'un des paradoxes de la 5ème République et du temps court qu'impose
désormais le quinquennat.Le Président
est élu pour 5 ans, il fait ce qu'il veut et peut, en théorie, résister à
tout... Mais c'est aussi un piège, il peut aussi s'enferrer, croire qu'il peut toujours
se donner du temps, devant l'urgence.
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