Chômage, l'échec d'un vœu pieu

Il y tenait
dur comme fer. Dès
septembre 2012, quelques mois après son élection, François Hollande se fixait
cette obligation "nous devons inverser la courbe d'u chômage d'ici un an". Quelques semaines
plus tôt, le nombre de chômeurs avait passé la barre des 3 millions. En décembre
2012, François Hollande persiste : "nous devons y parvenir
coute que coute d'ici un an". Mais quelques
mois plus tard, en mars 2013, le record de 1997 est battu, aucun expert ne
croit que le vœu de François Hollande puisse être exaucé.

Mais le chef de l'Etat s'accroche à cet
objectif... en septembre dernier, il dit même être tout près du but.

A ses yeux,
il ne s'agit ni d'une prévision, ni d'une promesse, mais d'un objectif auquel il
ne peut renoncer. Ce soir,
avant même la publication de ces résultats, mais connaissant les précédents, François
Hollande s'est essayé à une explication sémantique subtile. La courbe ne
s'est pas inversée, mais elle est stable. Comprenez elle n'augmente plus, elle
va bientôt redescendre.

Michel
Sapin, dès hier filait la métaphore maritime : le chômage serait étal. Comme
la mer, étale, avant de passer de la marée haute à la marée basse. Une image qui
a suscité l'ironie cinglante de Jean-François Copé. Le patron de l'UMP dénonce
un numéro de communication grotesque.

Est-ce que cela veut dire que François
Hollande a définitivement perdu son pari ?

A ce jour,
indéniablement. Mais il
avait pris les devants l'an dernier. L'inversion de la courbe ne constitue pas
sa ligne d'arrivée, il en fixe une autre : le recul durable du chômage. Pour cela,
il s'est créé un nouvel outil. Le pacte de responsabilité, supposé redonner
confiance aux entrepreneurs, et susciter la croissance créatrice d'emplois.

François Hollande a-t-il définitivement perdu
la confiance des entreprises en ratant ce pari réputé ingagnable ?

Disons qu'il
y a longtemps que François Hollande générait le doute ou l'aversion des
patrons. Ce ne sera
pas pire à cause des chiffres publiés ce soir, mais cela pourrait l'être en cas
d'échec du pacte de responsabilité, spécifiquement destiné à retisser cette
relation indispensable à la reprise de l'emploi. François Hollande en est
désormais convaincu.