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Édito
Aux Etats-Unis, Emmanuel Macron va-t-il en profiter pour assouvir ses envies d’ailleurs ?
Cap à l’Ouest toute ! "L’Amérique, je veux l’avoir et je l’aurai !", chantait Joe Dassin. Emmanuel Macron, c’est un peu pareil ! L’Amérique, il en a besoin, comme d’un grand bol d’air pour sortir de la mélasse de la politique nationale. Les contentieux à aplanir sont assez lourds, un plan de lutte américain contre l’inflation jugé protectionniste pour l’industrie européenne ou des différences de tonalité sur le conflit en Ukraine, mais Emmanuel Macron veut incarner aux côtés de Joe Biden une sorte de leadership européen. Et en profiter pour assouvir ses envies d’ailleurs...
Comprenez que, selon le bruit qui court dans la majorité et la réputation que lui font certains membres du gouvernement, le chef de l’Etat serait lassé de la politique nationale. Emmanuel Macron serait fatigué des petits jeux de politique intérieure, de l’hystérisation des débats à l’Assemblée Nationale et de l’absence de majorité absolue. Ce qui expliquerait ses difficultés à tracer un cap clair pour les réformes de ce second quinquennat. En fait depuis sa réélection, il n’y a aurait guère que la politique étrangère qui le passionne. D’où une profusion de voyages. Une tournée africaine cet été, puis l’Algérie, des sommets en Asie, et d’autres encore, rien que le mois dernier, six pays sur trois continents !
L'Histoire se répète
Bien sûr, le contexte, et d’abord la guerre en Ukraine invite le Président à se tourner vers l’étranger. Et à l’Elysée, on souligne volontiers que les grands enjeux actuels, réchauffement climatique, crise énergétique, inflation, migrations, ne se résolvent pas à l’intérieur de nos frontières. Il n’empêche que ce tropisme international est un grand classique après une réélection…
D'ailleurs, ses prédécesseurs ont agi de même. Le second mandat de François Mitterrand fut percuté par la chute du mur de Berlin, l’effondrement du bloc soviétique, et la première guerre du Golfe et le président se consacra pour l’essentiel à l’Europe et au traité de Maastricht. Quant à Jacques Chirac, il prit la tête du non à la guerre en Irak avant de perdre le référendum sur la Constitution européenne. En fait, soucieux de soigner leur trace dans l’Histoire, tous les présidents réélus ont des envies d’ailleurs et succombent à la bougeotte à l’extérieur. Au risque de paraître encore plus immobiles et embourbés à l’intérieur.
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