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Édito
Crise au PS : la question de la démocratie interne à tous les partis au coeur du problème

Les socialistes continuent de se déchirer en deux camps, celui d’Olivier Faure qui revendique sa reconduction et celui de Nicolas Mayer-Rossignol qui la conteste. Mais le PS n’est pas le seul parti en crise. L'édito politique de Renaud Dély.
Article rédigé par Renaud Dély
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, le 21 septembre 2022 à l'Assemblée nationale à Paris. (THOMAS SAMSON / AFP)

Peut-on prétendre convaincre les électeurs et gouverner une démocratie comme la France quand on a soi-même de gros problèmes de démocratie interne ? Cette question se pose actuellement, à des degrés divers, à tous les partis, ou presque. Le PS sombre dans une nouvelle tragi-comédie entre noms d’oiseaux noms et accusations de tricheries.

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Rappelons que quand ils ne s’insultent pas, ceux-là s’appellent entre eux camarades. Et que l’enjeu est de régner sur un groupuscule où 20 000 personnes à peine se déplacent encore pour voter. La situation est encore plus caricaturale chez les Insoumis. Là, il n’y a carrément pas de vote. Le corps électoral se réduit à un homme, le mentor, Jean-Luc Mélenchon, qui a désigné son fondé de pouvoir, le député Manuel Bompard. Celui-ci a écarté sans discussion toutes les figures du mouvement susceptibles de lui faire de l’ombre… Circulez, y’a rien à voir ! 

Mais d’autres partis ont récemment changé de nouveau chefs sans anicroches, direz-vous… Certes, mais sans vraie démocratie interne non plus. Pas de débat et pas de concurrence à Renaissance dont le nouveau secrétaire général, le député européen Stéphane Séjourné, un fidèle de la première heure d’Emmanuel Macron n’a, de fait, été adoubé qu’à l’Elysée. Une vraie-fausse compétition mise en scène, mais jouée d’avance au Rassemblement National. Dans ce parti-dynastie, ce qui compte, c’est l’onction de l’héritière.

Marine Le Pen l’a octroyé à son chouchou Jordan Bardella auquel elle a donné mission de préparer sa 4e candidature présidentielle en 2027. Chez les Républicains, la compétition a surtout consisté à « faire des cartes » avant le vote et à ce jeu-là, Eric Ciotti, patron de la puissante fédération des Alpes-Maritimes a été le plus efficace. Quant aux Verts, le scrutin qui a porté à leur tête Marine Tondelier, a royalement mobilisé… 5 300 votants !  

Tout cela montre une évolution inquiétante : ce ne sont pas que des partis riquiqui, sans assise dans le pays et sans fonctionnement interne transparent, ce sont des structures hors-sol, qui règlent leurs comptes dans des huis-clos morbides. Incapables d’offrir un débouché politique aux attentes des Français, ils laissent prospérer une colère qui finit par s’exprimer hors des urnes. Pour le plus grand péril de notre démocratie.

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