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Édito
Emmanuel Macron : fini le "Père Fouettard des réformes" et place au "président des bonnes nouvelles"

Cette interview d’Emmanuel Macron lundi soir à TF1 s’inscrit dans le cadre d’une vaste contre-offensive médiatique… L'édito politique de Renaud Dély.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Emmanuel Macron a dévoilé sa stratégie pour "accélérer" la "réindustrialisation" de la France, le 11 mai 2023, à l'Elysée. (YOAN VALAT / POOL)

Parler et bouger. Parler, parler encore, et bouger, partout, tout le temps, c’est ainsi que le chef de l’Etat essaye de reprendre pied et de tourner la page des retraites. Côté médias, depuis trois semaines, il en est à une moyenne de deux interviews par semaine : une interview publiée dans plusieurs journaux régionaux, de longs entretiens dans deux quotidiens nationaux, un autre dans un hebdomadaire, et donc une interview télé lundi 16 juin : l’Elysée ressort la tactique du tapis de bombes médiatique.

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Le tout sans compter les micros qui se tendent au fil de ses déplacements à travers le pays : déjà une demi-douzaine malgré les accueils houleux et les casserolades. En fait, pour se sortir de la crise sociale, Emmanuel Macron refait le coup du grand débat post-gilets jaunes, mais sur un autre mode, plus rude et plus solitaire, pour diffuser un message : "J’avance, je gouverne". Clairement. Il y a un mois, Emmanuel Macron assignait à la Première ministre la charge de bâtir "des majorités élargies", de chercher une "coalition nouvelle".

Renouer avec un ton plus optimiste 

Bon, c’était mission impossible, il n’y a pas de renfort. Tant pis. Pas question pour Emmanuel Macron de laisser s’installer l’idée d’un quinquennat englué, plombé faute de majorité absolue et condamné à l’immobilisme. D’où l’hommage rendu lundi soir à Élisabeth Borne : son "courage", sa "détermination" et son gouvernement qui "avance pour permettre au pays d’être indépendant". Et puis ce cap mis sur la reconquête des classes moyennes à coups d’allègements fiscaux. 

Fini donc le "Père Fouettard de la réforme des retraites" et place au "président des bonnes nouvelles", donc aux baisses d’impôts ou aux investissements étrangers records et créateurs d’emplois.

Depuis 2017, Emmanuel Macron a dû affronter bien des tempêtes : gilets jaunes, Covid, guerre en Ukraine, ou retraites. Il court le risque d’être réduit au statut de président de crises, dénoncé, comme le fait Marine Le Pen, comme étant lui-même porteur de désordre. Il y a donc urgence à conjurer le péril du grand déclassement agité par l’opposition. Avec la reprise du dialogue avec les syndicats invités aujourd’hui à Matignon, on veut croire, du côté de l’Élysée, que ce second quinquennat va enfin commencer. Avec un an de retard.

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