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Édito
Emmanuel Macron veut relancer le projet de défense commune européenne
Nous vivons "un moment de l’Histoire décisif pour les Européens", a résumé jeudi 7 novembre le chef de l’État, lors du sommet européen de Budapest. Avec le renforcement de l’isolationnisme américain, le désengagement des États-Unis des affaires du monde et de l’Otan, et peut-être, parallèlement, un accord entre Donald Trump et Vladimir Poutine sur le dos des Ukrainiens, il y a urgence pour les Européens à prendre en mains leur destin militaire. C’est-à-dire cesser de déléguer leur sécurité aux Américains et bâtir une vraie défense européenne commune.
Emmanuel Macron mise sur un électrochoc, une sorte de prise de conscience collective. Elle avait existé, dans une certaine mesure, lors du premier mandat de Trump. Les Européens avaient serré les rangs et fait le gros dos pour contrer certaines initiatives du président américain, par exemple sa sortie de l’accord de Paris sur le climat. Beaucoup dépendra donc, là encore, de l’attitude du locataire de la Maison Blanche. Jeudi, Emmanuel Macron a dépeint un monde fait "de carnivores et d’herbivores" et invité les Européens à ne pas rester des herbivores pour ne pas se faire manger par les carnivores. Il va donc surveiller l’appétit de Trump. Le souci, c’est qu’il risque d’avoir plus de mal à se faire entendre de ses partenaires européens qu’en 2017 pour au moins deux raisons.
La voix du couple franco-allemand affaiblie
D’abord parce que la voix de la France est affaiblie en Europe : singulièrement celle du chef de l’État, isolé depuis le naufrage de la liste macroniste aux européennes, le sabordage de la dissolution et la découverte de l’état calamiteux des déficits publics qui placent la France dans le collimateur de la commission de Bruxelles. Et comme l’Allemagne, en pleine crise économique et politique, ne va pas mieux, le fameux couple franco-allemand pourrait cette fois-ci avoir du mal à enclencher un nouveau bond de la construction européenne.
D’autant que, deuxième problème, Donald Trump a désormais des alliés au sein même de l’UE. Le hongrois Viktor Orban, le slovaque Roberto Fico ou encore l’italienne Giorgia Meloni, comme une "cinquième colonne" trumpiste qui partage les convictions nationalistes du président américain, et qui devrait mettre des bâtons dans les roues d’une intégration européenne plus poussée sur le plan militaire.
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