Édito
Guerre entre Israël et le Hamas : le conflit au Proche-Orient hystérise le débat public en France

Que ce soit sur les réseaux sociaux ou lors de différents débats, le climat politique s'envenime un peu plus chaque jour en France, depuis l'attaque du Hamas.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 10 octobre 2023 (photo d'illustration). (THOMAS PADILLA / MAXPPP)

Emmanuel Macron est en déplacement en Israël mardi 24 octobre. La veille, lundi, c'est l'hémicycle de l’Assemblée nationale qui s’est enflammé. Pas d’incident majeur mais un climat électrique. Élisabeth Borne a visé les Insoumis, en assénant que "minimiser, justifier voire absoudre le terrorisme, c’est accepter qu’il frappe à nouveau demain en Israël, en France ou ailleurs". Mathilde Panot a répliqué en accusant le gouvernement d’être indifférent au sort des civils Palestiniens tués à Gaza. Mais c’est surtout sur X, l’ex-Twitter, que les responsabilités politiques versent dans une violence verbale indécente. 

Jean-Luc Mélenchon a été pointé du doigt mais il n’est pas le seul. Dimanche, on l’a dit, il a retweeté une vidéo montrant des manifestants pro-palestiniens place de la République, avec ce commentaire : "Voici la France. Pendant ce temps Madame Braun-Pivet campe à Tel-Aviv pour encourager le massacre" de Palestiniens. Tollé. Très émue, la présidente de l’Assemblée a accusé l’Insoumis de lui accrocher une cible dans le dos. Rappelons que Yaël Braun-Pivet vient de porter plainte parce qu’elle subit un torrent de menaces antisémites anonymes. Mais lundi, Laurent Wauquiez est allé un peu plus loin encore dans l’ignominie.

Il a retweeté la même vidéo avec le commentaire de Jean-Luc Mélenchon, mais en y ajoutant le sien : "La collaboration, 80 ans plus tard". Oui, "collaboration", ce qui signifie que pour Laurent Wauquiez, il y a un occupant, en l’occurrence cette foule composée de beaucoup d’étrangers ou de Français d’origine étrangère brandissant des drapeaux palestiniens.

Antisémitisme, racisme, démagogie 



L’extrême droite est coutumière de ce genre de dérapages, mais là c’est Laurent Wauquiez, qui aspire à représenter un parti dénommé les Républicains en 2027, qui succombe au point Godwin, le degré zéro de la pensée politique. En fait, chaque nouvel épisode dramatique du conflit israélo-palestinien réveille les passions mauvaises dans notre pays: l’antisémitisme, plus de 588 actes antisémites et 336 interpellations en deux semaines, le racisme, ou tout simplement une démagogie de bistrot quand Gérald Darmanin accuse, sans preuve, Karim Benzema d’émarger aux Frères musulmans.

Le rôle des réseaux sociaux, le poids de l’extrême droite, la surenchère de la gauche radicale ou la menace du terrorisme islamiste, tout s’accumule pour dessiner un affrontement entre deux France. Et le gouvernement est bien en peine, pour l’heure, de faire entendre un discours raisonnable, apaisant et rassembleur.

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