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Édito
Le sommet pour un nouveau pacte financier mondial, une parenthèse dans les 100 jours pour Emmanuel Macron
Emmanuel Macron accueille jeudi 22 juin et vendredi à Paris un grand raout baptisé "sommet pour un nouveau pacte financier mondial", un intitulé à la hauteur de l’ambition de cette grand-messe avec une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement mais aussi des ONG et de nombreux représentants de la société civile qui se retrouvent deux jours durant au Palais Brongniart à Paris.
L’enjeu est immense puisqu’il s’agit de poser les bases d’une redistribution de la donne nord-sud pour répondre aux besoins des pays en développement en matière de lutte contre pauvreté et contre le réchauffement climatique.
Emmanuel Macron enfile son costume préféré
Emmanuel Macron va ainsi endosser son costume préféré, celui de maître des cérémonies. L’occasion de s’offrir une pause dans ses "100 jours", ce marathon un peu laborieux au fil duquel il arpente le pays pour s’extraire de la mélasse de la crise née de la réforme des retraites.
L’international fait donc office de parenthèse prestigieuse pour le chef de l’Etat, à un moment où le gouvernement d’Elisabeth Borne semble à bout de souffle et où le monde politique bruisse des rumeurs d’un remaniement imminent. D’ailleurs, le simple fait que ce sommet se tienne comme prévu, à l’invitation de la France, est perçu à l’Elysée comme un signe supplémentaire de retour à la normale. On se souvient qu'au plus fort de la tempête des retraites, l’agenda diplomatique d’Emmanuel Macron avait été bousculé. Fin mars, quelques jours après le recours au 49-3, le roi Charles III d’Angleterre avait même dû annuler sa visite en France.
Une feuille de route qui tombe à pic
Le président de la République ne pourra sans doute pas tout de suite se targuer d’avancées concrètes. Ce sommet vise d’abord à relancer le multilatéralisme percuté par la guerre en Ukraine et à enclencher une démarche au long cours pour repenser l’architecture financière mondiale à un moment où le fossé se creuse entre nord et sud. Les pays pauvres subissent le contrecoup d’une addition de crises : le Covid-19, les conséquences du conflit ukrainien, mais aussi la remontée des taux d’intérêt qui aggrave leur surendettement.
Alors, dessiner les contours d’un "nouveau monde", inventer de nouvelles coopérations et même pousser l’idée d’une fiscalité internationale pour répondre aux défis du changement climatique, voilà une feuille de route qui tombe à pic pour Emmanuel Macron au moment où, sur la scène intérieure, ses opposants l’accusent de faire preuve d’inaction face au réchauffement climatique.
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