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Édito
Le statut de la Corse au cœur de la visite d'Emmanuel Macron sur l'île

La visite du président de la République à partir de mercredi en Corse est très attendue par les élus de l'île. L’autonomie est en effet une forte revendication de l'alliance des autonomistes, majoritaire à l'Assemblée de Corse.
Article rédigé par franceinfo
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Emmanuel Macronlors de la reception du Premier ministre du Kosovo, Albin Kurti à l'Elysée, le 23 juin 2021. (JULIEN MATTIA / LE PICTORIUM / MAXPPP)

Emmanuel Macron se rend en Corse mercredi 27 septembre pour une visite de trois jours très attendue par les élus de l’île. Gérald Darmanin lui a balisé le terrain en y allant il y a deux semaines. Officiellement, le chef de l’État va célébrer le 80e anniversaire de la libération de l’île. Mais c’est sur le terrain institutionnel que sa parole est attendue. Le gouvernement et les élus insulaires discutent depuis 18 mois d’un éventuel nouveau statut pour l’île. Un processus né des émeutes qui ont suivi la mort d’Yvan Colonna, l’assassin du préfet Érignac, tué en prison par un détenu radicalisé. Au cœur des échanges, une revendication: l’autonomie.

>> ÉDITO. Corse : Gérald Darmanin de retour pour discuter autonomie

Début juillet, l’alliance des autonomistes et des indépendantistes, nettement majoritaire à l’Assemblée de Corse (46 élus sur 63), a adopté une résolution en ce sens. Un texte qui réclame notamment l'octroi du pouvoir législatif à l'Assemblée de Corse sauf dans les domaines régaliens, c’est-à-dire la police, la justice et l’armée.


Emmanuel Macron peut-il leur donner satisfaction ? Non. En tous cas pas complètement. Le chef de l’État a déjà rejeté la création d’un statut de "résident". Pas question d’établir une hiérarchie entre deux catégories de citoyens. Il avait aussi enjoint l’Assemblée de Corse à voter à l’unanimité une seule et même résolution, un objectif qui n’a pas été atteint puisque l’opposition de droite a voté un texte qui rejette l’autonomie. Mais pour le reste, Emmanuel Macron pourrait se montrer plus ouvert, et répéter que dès lors que la Corse reste dans la République, rien n’est exclu. Le chef de l’État peut d’autant plus agiter le mot "autonomie" que cela ne l’engage pas à grand-chose.

Les revendications des autonomistes

L’autonomie de la Corse ne dépend pas du président de la République. L’entrée en vigueur de ce statut nécessite d’abord une vaste réforme constitutionnelle pour octroyer à l’île un pouvoir législatif, et valider deux autres revendications autonomistes : la "reconnaissance juridique du peuple corse" et "un statut de co-officialité de la langue corse".

C’est tout le paradoxe de la négociation en cours. Elle se déroule entre deux responsables politiques affaiblis, Emmanuel Macron, qui n’a pas de majorité au Parlement pour réformer la Constitution, et pas même à l’Assemblée nationale, et Gilles Simeoni, le patron de l’exécutif corse, soutenu par des élus prompts à se diviser et sous la pression d’une jeunesse nationaliste prête à rebasculer dans la violence. Mais c’est aussi parce qu’ils sont affaiblis que ces deux-là n’ont pas intérêt à rompre.

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