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Édito
Législatives 2024 : quel impact pour les prises de position de Kylian Mbappé et des autres sportifs ?
Les Bleus affrontent l’Autriche, lundi 17 juin pour leur premier match à l'euro de football . Mais dimanche, Kylian Mbappé s’est engagé dans un autre match : celui des législatives. La star des Bleus a plongé dans la mêlée politique. Et il l’a fait avec force. À ses yeux, notre pays est à "un moment crucial de son histoire", des circonstances bien plus importantes qu’un simple match de foot. Kylian Mbappé a donc appelé les Français en général, et les jeunes en particulier, à "voter contre les extrêmes" qui sont "aux portes du pouvoir". Un discours posé, argumenté, réfléchi, au lendemain de l’intervention de l’attaquant Marcus Thuram. En digne fils de son père, Lilian, champion du monde 1998, celui-ci avait exhorté à "se battre pour que le RN ne passe pas".
Kylian Mbappé n’a pas cité explicitement le Rassemblement national, il a habilement évoqué "les extrêmes", comme pour mieux apparaître au-dessus de la mêlée, au service de l’intérêt de la nation. Mais sa principale cible, c’est bien le RN. La preuve, il soutient totalement, dit-il, les propos de Marcus Thuram et il met en avant la nécessité de défendre "les valeurs de mixité, de tolérance et de respect" menacées par l’extrême droite. Avant de conclure, "j’espère qu’on sera encore fier de porter le maillot de l’équipe de France le 7 juillet".
Le précédent de la mobilisation anti-FN en 2002
Le capitaine des Bleus espère en tout cas que sa "voix porte un maximum" auprès de la jeunesse. Parallèlement, plus de 160 autres stars du sport, de Yannick Noah à Marie-José Pérec publient dans le journal l’Équipe un appel à se mobiliser contre l’extrême droite. La prise de parole de Kylian Mbappé est courageuse car elle peut écorner son statut d’icône rassembleuse auprès d’une partie de l’opinion.
Il sème un véritable embarras du côté du RN. L’affaire rappelle à ce parti de mauvais souvenirs. La mobilisation anti-FN de 2002 bien sûr et puis, un précédent Euro de foot, en 1996, où Jean-Marie Le Pen avait suscité un tollé en accusant plusieurs joueurs, dont Zinédine Zidane, Marcel Desailly et Youri Djorkaeff d’avoir "bénéficié de naturalisations de complaisance". Si près du but et pouvoir, Marine Le Pen redoute de polémiquer avec Kylian Mbappé. La veille, le porte-parole du RN Julien Odoul, n’avait, lui, pas pris de gants pour répliquer à Marcus Thuram : "Ras-le-bol de ces donneurs de leçon privilégiés !" Des joueurs "privilégiés", trop payés, un refrain connu. Pourtant, le RN veut les gâter davantage, il promet d’exonérer les moins de 30 ans de l’impôt sur le revenu. Les stars du foot seraient les premiers bénéficiaires de cette étrange mesure.
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