Édito
LFI crie à la censure après l’annulation d’une conférence sur la Palestine où devait intervenir Jean-Luc Mélenchon

Dans un communiqué publié mercredi, l'université de Lille a estimé que "les conditions n’étaient plus réunies pour garantir la sérénité des débats".
Article rédigé par Renaud Dély
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise, le 18 janvier 2024. (JULIEN DE ROSA / AFP)

La tension montait depuis plusieurs jours autour de la conférence sur "l’actualité de la Palestine" prévue à l’université de Lille. Des élus comme la députée Renaissance de Lille, Violette Spillebout, le président LR de la région Hauts de-France, Xavier Bertrand ou le député RN du Nord Sébastien Chenu avaient demandé l’interdiction de cette réunion où devaient s’exprimer Jean-Luc Mélenchon et la militante franco-palestinienne Rima Hassan, candidate sur la liste européennes de LFI, qui accuse, Israël d’imposer une "politique d’apartheid". D’autres, comme le député PS Jérôme Guedj, s’était alarmé du logo de l’affiche, le slogan "Libre Palestine" recouvrant une carte de l’intégralité du territoire d’Israël.

Les Insoumis, eux, se disent victimes de "censure".

Est-ce à dire que la situation à Gaza menace d’enflammer les campus ? Peut-être, mais pas forcément. Certes, il est toujours regrettable et inquiétant, qu’un meeting politique ne puisse pas se tenir pour des raisons de sécurité. Et il est vrai que les incidents se sont multipliés depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas. Une enquête est, par exemple, en cours sur une réunion pro-palestinienne, organisée il y a un mois à Sciences Po, dont une étudiante aurait été refoulée parce que juive. Depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre, les incidents antisémites se sont multipliés dans les universités, comme dans le reste du pays. Mais les autorités sont vigilantes et on est loin de l’atmosphère de quasi-guerre civile idéologique qui règne sur certains campus américains. 

Une stratégie électorale qui semble peu efficace

D’ailleurs, la stratégie électorale des Insoumis ne semble pas très efficace. Jean-Luc Mélenchon a décidé de mettre la situation à Gaza au cœur de la campagne des européennes. Il veut essayer de mobiliser les jeunes, l’électorat musulman, et au-delà les banlieues. Il ne cesse de renchérir, dénonce ses adversaires, et d’abord à gauche,  Raphaël Glucksmann, comme des complices de ce qu’il appelle "le génocide en cours à Gaza". Les Insoumis font le tour de France des campus. Et pourtant, pour l’heure, la liste conduite par Manon Aubry stagne en queue de peloton de la gauche. Preuve que même sur un sujet aussi explosif que la guerre au Proche-Orient, ce ne sont pas toujours ceux qui parlent le plus fort qui sont les plus convaincants.

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