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Édito
Marine Le Pen veut pousser Emmanuel Macron à la démission
L’étau se resserre autour du gouvernement de Michel Barnier. L’adoption d’une motion de censure semble inéluctable… au suivant ! Le sort de Michel Barnier semble scellé. L’alliance de la gauche et de l’extrême droite devrait le faire chuter. Peut-être dès le début du mois de décembre, sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Au plus tard avant Noël, à l’occasion du vote du budget. Marine Le Pen s’est tellement avancée qu’elle ne peut plus reculer. D’ailleurs, elle fait de la surenchère. Elle n’est plus dans une logique de pression sur le Premier ministre. Elle exige sa réddition. Il faudrait qu’il mette en œuvre tout le programme du RN pour sauver sa peau, ce qui est évidemment impensable. Au suivant donc, car la cheffe de file de l’extrême droite a déjà une autre cible en tête : Emmanuel Macron.
Marine Le Pen tentera de lui faire porter le chapeau du chaos politique et financier qui menace au lendemain de la censure. Et plus précisément à son choix de dissoudre l’Assemblée. La manœuvre peut fonctionner puisqu’une nette majorité de l’opinion n’a toujours pas compris le hara-kiri électoral du Président. Et l'idée d'une présidentielle anticipée fait son chemin. Elle a été souhaitée mercredi par le maire LR de Meaux Jean-François Copé et le rapporteur général du Budget Charles de Courson. Dans la foulée de la chute du gouvernement Barnier, Marine Le Pen réclamera donc sa démission. En écho avec… Jean-Luc Mélenchon. Le leader insoumis rêve déjà tout haut d’une présidentielle anticipée pour imposer sa quatrième candidature à toute la gauche. Et se retrouver au second tour face à Marine Le Pen.
Un calendrier très défini
Elle a aussi en tête un agenda judiciaire bien précis. Elle est menacée d’une lourde peine d’inéligibilité avec exécution provisoire dans l’affaire des assistants fictifs du RN dont le procès s’est achevé mercredi 27 novembre. La décision sera rendue le 31 mars. Pour s’offrir l’immunité, en cas de victoire, Marine Le Pen a besoin de pousser le président de la République à démissionner d’ici quatre mois.
Rappelons que rien ne l’y contraint. Emmanuel Macron a été élu pour 5 ans, jusqu’en 2027, et une nouvelle dissolution étant impossible pendant un an, un nouveau locataire de l’Élysée, serait contraint de vivre avec la même Assemblée, sans majorité, jusqu’en juillet prochain. Mais la pression qui va s’exercer sur l’Élysée sera terrible. Tout dépendra de l’attitude des autres forces politiques, et d’abord des socialistes. Eux aussi se projettent déjà dans l’après-Barnier. Mais ils veulent plaider pour un « "gouvernement technique" soutenu par les partis de l’arc républicain, au moins jusqu’à de nouvelles législatives. Il est vrai que le PS, comme la droite, n’ont aucune envie d’assister, en spectateur, à un duel présidentiel Le Pen-Mélenchon.
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