Édito
Présidentielle 2027 : la percée de Gabriel Attal

C’est encore très loin, mais 2027 est déjà dans tous les esprits. Et du côté de la majorité, un profil vient jouer les trouble-fêtes : Gabriel Attal, le ministre de l'Éducation nationale. Il est classé deuxième meilleur candidat de la majorité par un sondage.
Article rédigé par Agathe Lambret
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, le 31 octobre 2023, à Paris, à la sortie d'un conseil des ministres. (LUC NOBOUT / MAXPPP)

C’est ce qu’on appelle une entrée en fanfare : celui que Jean Castex appelait "le jeune Gabriel" et à qui l’ancien Premier ministre cherchait un "os à ronger", a bien grandi. Gabriel Attal a été testé pour la première fois pour la présidentielle de 2027 par l’Institut français d’opinion publique (IFOP). Résultat, il passe de hors catégorie à deuxième meilleur candidat de la majorité, crédité de 19% des suffrages derrière Édouard Philippe qui culmine à 25%. Le ministre de l’Éducation fait donc mieux que des poids lourds de son camp comme Bruno Le Maire ou Gérald Darmanin. Quant à François Bayrou, étrangement, il n’a même pas été testé.

Ce classement de Gabriel Attal n’est pas vraiment une surprise. Le ministre a gagné en épaisseur depuis qu’il est à l’Éducation nationale. C’est d’ailleurs pour cela qu’il a accepté ce ministère réputé difficile, pour se frotter au réel, au concret, pour ne pas être vu comme l’éternel porte-parole qui privilégiait la forme au fond. Pour s’humaniser, aussi, lui, le macroniste idéal à qui l’on peine à trouver des aspérités. Gabriel Attal a eu l’intuition qu’école et régalien étaient devenus indissociables : autorité, fondamentaux, laïcité. Il a enfourché ces thématiques porteuses dans l’opinion, et a su, en quelques semaines, trouver non seulement un style mais un cap.

Il y a un vide dans lequel il peut s’engouffrer

Maintenant, qui est vraiment Gabriel Attal ? Il vient de la gauche mais il s’est fondu comme personne dans les habits du macronisme. Mais qu’est-ce que le macronisme ? La difficulté de l’ex porte-parole du gouvernement, c’est qu’il n’incarne pas encore de ligne politique identifiée ni de corpus idéologique clair.

Il fait vraiment partie des présidentiables. La percée de Gabriel Attal s’explique parce qu’il n’y a pas d'évidence pour 2027 en macronie, parce que le président n’a pas d’héritier naturel. Même Édouard Philippe, en tête, est loin de combler l’envie et l’attente. Maintenant rien n’est pire dans l’entourage d’Emmanuel Macron que les têtes qui dépassent ! On connaît le ressentiment du président à l’égard de son ancien Premier ministre. On a assisté, aussi, au recadrage en direct de Gérald Darmanin lors de son échappée à Tourcoing. Mais surtout, concernant Gabriel Attal, il faudra plus que de bonnes intuitions pour être un grand ministre de l’Éducation nationale et laisser une trace. S’il a réussi son lancement, il doit maintenant travailler sa mise sur orbite. Il a encore tout à prouver.

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