Édito
Recherche d'un nouveau Premier ministre : se dirige-t-on vers une alliance Ensemble-LR ?

Un profil technique, ou finalement plutôt politique ? La quête du futur chef du gouvernement se poursuit, mercredi, pour Emmanuel Macron, l'hypothèse d'une alliance avec les Républicains fait partie des options.
Article rédigé par Renaud Dély
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le président LR de la région des Hauts de France, Xavier Bertrand, fait partie des personnalités sondées par Emmanuel Macron pour occuper le poste de Premier ministre, le 29 octobre 2023. (OLIVIER CORSAN / MAXPPP)

Nous en sommes, mercredi 4 septembre, à 50 jours sans Premier ministre de plein exercice, mais une nouvelle hypothèse semble émerger. Et si Emmanuel Macron concluait une alliance avec les Républicains pour nommer un Premier ministre de droite, en l'occurrence Xavier Bertrand. 

C’est le schéma que prône Nicolas Sarkozy depuis les législatives de juin 2022, et qu’il réclame, plus fort encore, ces tout derniers jours. Un schéma qui a de plus en plus de partisans à droite. À commencer par Édouard Philippe. L’ancien Premier ministre profite du contexte troublé pour officialiser sa candidature à la présidentielle, dans un entretien à l’hebdomadaire Le Point. Une façon d’apparaître comme un point fixe, un repère en cette période de crise politique, et comme le leader naturel de cette future alliance entre droite et le bloc central dans la perspective du scrutin élyséen, qu’il ait lieu en 2027 ou avant dit-il. D’ici là, si la situation politique exige aujourd’hui un Premier ministre de droite, c’est parce que, selon la formule de Nicolas Sarkozy, à observer les résultats des européennes de juin et des législatives de juillet, "la France est de droite comme elle ne l’a jamais été." Oui, et… Non serait-on tenté de lui répondre. 

C’est vrai, l’extrême droite est arrivée nettement en tête des européennes comme du premier tour des législatives. La vaste enquête Ipsos publiée par Le Monde montre aussi que le principal moteur du vote RN reste, encore et toujours, le rejet de l’immigration. Et que les questions de sécurité pèsent toujours aussi lourdement. Au Parlement, les 166 rescapés du bloc macroniste penchent à droite. Enfin, depuis 2022, sur des textes aussi emblématiques que la réforme des retraites ou la loi immigration, c’est une majorité de droite qui s’est dessinée tant bien que mal au Parlement.

Des aspirations sociales exprimées lors des législatives


La réponse logique pourrait être de nommer un Premier ministre de droite qui mène une politique de droite, mais ce n'est pas si simple. D’abord parce qu’à l’Assemblée, même s’il est loin de la majorité absolue, c’est le bloc de gauche qui a le plus de députés. La droite républicaine, elle, n’en a jamais eu aussi peu de toute la Ve République, seulement 47 députés ! Ensuite parce que l’opinion a aussi exprimé aussi de fortes attentes sociales, par exemple en matière de pouvoir d’achat ou d’abrogation de la réforme des retraites. En fait, le seul message clair du deuxième tour des législatives, c’est le refus d’une nette majorité de Français de voir le RN accéder au pouvoir. Reconquérir les électeurs lepénistes sans s’acoquiner avec les dirigeants du RN, c’est le nouveau défi "en même temps" qui attend le futur Premier ministre, comme le candidat de droite, Édouard Philippe ou un autre, en 2027.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.