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Édito
Réforme des retraites : le soutien de Nicolas Sarkozy sonne comme la fin du "en même temps" d'Emmanuel Macron
A l’Assemblée, la majorité cherche des soutiens à droite pour la réforme des retraites et voilà qu’Emmanuel Macron reçoit un appui prestigieux. Celui d’un de ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy. Rien d’étonnant, mais dans un entretien au Figaro Magazine (article pour abonnés), l’ancien chef de l’Etat confirme donc son soutien. Il invite surtout Les Républicains à faire preuve de cohérence. Puisqu’à la présidentielle, leur candidate, Valérie Pécresse, prônait la retraite à 65 ans, Nicolas Sarkozy les exhorte à approuver la retraite à 64 ans du projet d’Emmanuel Macron. Au passage, il justifie ce choix par la défense du travail, cher à "la France populaire", dit-il. Comme une réminiscence de l’exaltation de "la France qui se lève tôt", ce slogan qui avait participé à sa victoire en 2007.
Nicolas Sarkozy au secours d'Emmanuel Macron ? Rien n’est moins sûr. Ces derniers jours, le doute s’est répandu parmi les députés LR au vu des manifestations massives qui ont eu lieu, y compris dans des villes moyennes et des petites villes de cette France dite périphérique où la plupart des rescapés LR ont sauvé leur peau de parlementaires. A l’heure qu’il est, près d’un tiers des 62 députés de droite pourraient ne pas voter le texte.
Le sort de la majorité dépend de la droite
Elisabeth Borne a donc reçu mercredi 1er février le président de LR, Eric Ciotti, et celui du groupe, Olivier Marleix, tous deux favorables à la réforme mais qui peinent à convaincre leurs troupes. Et il n’est pas certain que l’influence de Nicolas Sarkozy soit plus efficace. Parce que chez les députés LR, le ressentiment envers l’ancien chef de l’Etat est fort depuis qu’il a refusé de soutenir Valérie Pécresse à la présidentielle. D’ailleurs, personne ou presque ne l’a suivi quand il a plaidé pour un accord de gouvernement avec Emmanuel Macron au lendemain des législatives.
C’est pourtant bien de la droite que dépend aujourd’hui le sort de la majorité. Pour l’adoption de la réforme des retraites, d’abord. Mais aussi pour celle du projet de loi sur l’immigration présenté hier en conseil des ministres. Et puis, au-delà, pour la suite du quinquennat. Et le paradoxe, c’est que si cette entente éventuelle permettra peut-être à Emmanuel Macron de gouverner pendant encore quatre ans, elle solde aussi l’échec de son projet politique originel : ce fameux "en même temps" qui avait l’ambition de dépasser le clivage droite-gauche.
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