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Édito
Remaniement : qui aurait envie de rejoindre le gouvernement dans la période ?
C’est l’une des options sur la table : un remaniement. Changer les visages du gouvernement pour tenter de créer une nouvelle dynamique. C’est un grand classique des périodes de crise politique. Sauf qu’un remaniement pose deux questions. D'abord, remanier mais pour quoi faire ? Pour relancer la machine politique, il faut un projet au moins un peu différent, avec de nouveaux objectifs, de nouveaux chantiers, de nouvelles priorités… Si c’est tout changer pour ne rien changer, à quoi bon changer ?
Ensuite, remanier mais avec qui ? Normalement, offrir une place de ministre ne se refuse pas. Sauf que dans la période actuelle, ils ne sont pas si nombreux à vouloir rejoindre un gouvernement en difficulté.
Difficile pour un ministre d'exister
Dans un second quinquennat embourbé à cause d’une réforme impopulaire, être ministre n’est plus le Graal. Evidemment, vous avez toujours une poignée d’ambitieux ou de courtisans qui verraient bien leur nom sur la photo officielle autour du Président. Mais à part une dizaine de députés macronistes, souvent issus des législatives 2017, aujourd’hui aguerris mais toujours loin des responsabilités, il n’y pas grand monde à faire acte de candidature.
La réalité, c'est qu'il est très difficile d’exister et de survivre politiquement dans un gouvernement avec une quarantaine de membres. Où la plupart des décisions vous échappent. Où même vos propres dossiers les plus chauds sont repris par Matignon ou l’Elysée quand les annonces sont bonnes. Mettons de côté le fait que votre patrimoine devient public et que vous avez plus de chances de gagner un divorce qu’une médaille… Etre ministre dans une telle période, c’est tout sauf des vacances.
Quant à Matignon, des noms circulent pour remplacer Elisabeth Borne. Parmi ces noms, il y a l’actuel président du Sénat. Gérard Larcher, un homme de droite qui, sur le papier, aurait la capacité de rassembler une coalition majorité et LR. Dimanche au Grand Jury, il a été très clair concernant Matignon : "Si le Président de la République me le proposait, je refuserais".
Il y a bien d’autres noms. Bruno Le Maire ou Gérald Darmanin… Mais qui aurait envie de devenir Premier ministre dans la période actuelle ? Et qui serait réellement en capacité de ramener une nouvelle majorité sous son nom ? Difficile à dire.
Concernant les ambitieux qui semblent vouloir sa place, c’est avec une pointe d’humour qu’Elisabeth Borne le raconte en privé : "Parfois, j’ai envie de leur dire : vis ma vie".
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