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Édito
Un futur gouvernement "équilibré", mais seulement entre les diverses sensibilités du centre et de la droite
Bruno Retailleau, Annie Genevard ou François-Noël Buffet parmi les recrues de droite, Sébastien Lecornu, Catherine Vautrin ou Rachida Dati au rayon des survivants du gouvernement Attal. Mais pas trace de ralliements venant de la gauche. Pas non plus de renforts de personnalités emblématiques issues de la société civile. Emmanuel Macron avait pourtant répété ces derniers jours à Michel Barnier qu’il souhaitait un gouvernement "équilibré" et qui "se rapproche le plus possible de l’unité nationale".
Équilibré, il devrait l’être mais seulement entre les diverses sensibilités du centre et de la droite. Mais on est loin, d’être loin de "l’unité nationale". Pourquoi ? D’abord parce que la gauche a resserré les rangs. Même les socialistes qui accusent le patron du PS Olivier Faure d’avoir plombé la nomination de Bernard Cazeneuve à Matignon ont résisté à la tentation. Plusieurs ont été appelés par Michel Barnier, tous ont refusé d’entrer au gouvernement. Il était plus aisé pour Emmanuel Macron d’attirer à lui des recrues de gauche en 2017, au lendemain de son élection, qu’au bout de sept ans d’un pouvoir qui s’est mis à pencher à droite au fil du temps.
Le RN en maître des horloges
La précarité du gouvernement Barnier pèse également lourd dans les esprits. Pourquoi prendre le risque de brûler ses vaisseaux quand on redoute que le gouvernement chute au bout de quelques semaines ou quelques mois. Restait un dernier obstacle : la nomination de Michel Barnier est le produit des circonstances politiques, et non pas l’issue logique d’une campagne menée sur un programme précis. Rallier un gouvernement sans feuille de route claire, c’est voyage en terre inconnue.
Et cette absence d’ouverture fragilise un peu plus cette équipe. Elle est le fruit de longues tractations entre partis. Un petit parfum de IVe République qui traduit une alliance entre le bloc central et la droite dont l’addition pèse 213 députés. C’est plus que le Nouveau Front populaire, mais loin de la majorité absolue. Dès lors que le Front républicain n’existe plus, c’est le RN qui est le maître des horloges à l’Assemblée pour laisser survivre le gouvernement Barnier ou le faire chuter en votant avec la gauche une motion de censure.
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