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Édito
Une visite express de Gérald Darmanin sous le signe de la détente entre l’Etat et la Corse

Le ministre de l’Intérieur se rend ce lundi en Corse à l’occasion du 25e anniversaire de l’assassinat du préfet Erignac… L'édito politique de Renaud Dély.
Article rédigé par Renaud Dély
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Gérald Darmanin, le 23 décembre 2022, à Paris. (THOMAS SAMSON / AFP)

C'est un déplacement que le locataire de la place Beauvau effectue à la demande expresse d’Emmanuel Macron, avec un discours, très attendu par les élus de l’île : il évoquera le passé, bien sûr, avec l’hommage au préfet Claude Erignac. Il y a cinq ans, pour le 20e anniversaire, Emmanuel Macron avait fait le déplacement et son discours, très ferme, avait froissé les élus autonomistes.

D’autant que le chef de l’Etat s’était fait accompagner de Jean-Pierre Chevènement, ministre de l’Intérieur au moment de l’attentat contre le préfet, et véritable bête noire des nationalistes. Mais aujourd’hui, Gérald Darmanin va devoir aussi évoquer l’avenir, c’est-à-dire la reprise des discussions institutionnelles qui sont au point mort… Car l’ombre de cet attentat continue de planer sur les relations entre l’Etat et la Corse.

La question de l'autonomie est-elle encore tabou ?

En mars dernier, la mort d’Yvan Colonna, l’assassin du préfet, tué en prison par un détenu radicalisé avait enflammé l'île avec plusieurs journées de violences. Pour ramener le calme, Gérald Darmanin a enclenché à la hâte un processus de dialogue, et même lâché le mot-tabou d’"autonomie" qualifiée de "perspective" éventuelle pour la Corse. De quoi réjouir le président du conseil exécutif de l’île, Gilles Simeoni. Sauf que, depuis, il n’y a eu qu’une seule rencontre entre les élus insulaires et le gouvernement, à Paris, mi-septembre. En octobre, puis en décembre, Gérald Darmanin avait même choisi d’annuler deux déplacements dans l’île…
 
Sa visite aujourd’hui illustre donc une certaine détente. Et là encore, à cause d’une décision de justice qui concerne l’un des membres du commando terroriste, Pierre Alessandri, condamné à la perpétuité en 2003. Il vient de voir sa demande d’aménagement de peine acceptée et bénéficie d’un régime de semi-liberté. Une décision saluée par les élus corses. Car comme le répète Giles Simeoni : en Corse, "Il n'y a plus d'alternative autre que celle de réussir le processus de dialogue". Sous peine de voir l’île replonger dans la violence. Au pouvoir depuis sept ans, les élus autonomistes se retrouvent sous la pression de jeunes militants nationalistes plus radicaux et plus pressés. Des jeunes qui, pour beaucoup, n’étaient pas nés il y a un quart de siècle quand un préfet de la République a été assassiné.

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