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Édito
Violences conjugales : pourquoi Adrien Quatennens veut-il tant revenir siéger à l’Assemblée Nationale ?

Adrien Quatennens a été condamné mardi à quatre mois de prison avec sursis et 2000 euros de dommages et intérêts pour des violences sur son épouse. Le député Insoumis peut-il revenir siéger à l’Assemblée Nationale ? L'édito politique de Renaud Dély.
Article rédigé par Renaud Dély
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le député La France insoumise Adrien Quatennens. (JULIEN DE ROSA / AFP)

En tout cas, Adrien Quatennens en a bien l’intention. Et ses amis Insoumis ne lui ferment la porte. Adrien Quatennens a donc été condamné pour avoir giflé son épouse et l’avoir harcelé par SMS, des faits qu’il a reconnus. Ses camarades ont prolongé sa suspension du groupe LFI de quatre mois également, la durée de la peine.

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Mais ensuite, il pourra revenir, sous réserve de faire un stage de "responsabilisation sur les violences faites aux femmes auprès d’une association féministe". Une décision qui plonge un peu plus la Nupes dans la crise. Pour le patron du PS, Olivier Faure, LFI aurait expulser le député de ses rangs. Du côté du groupe communiste, on souligne la "gravité" d’une "décision judiciaire sérieuse". Et la cheffe de file des députés écologistes Cyrielle Châtelain comme la députée de Paris, Sandrine Rousseau réclament la démission d’Adrien Quatennens, ce que le député du Nord refuse.

Une tempête utile ?

A peine condamné, Adrien Quatennens sort du silence dans une longue interview à la Voix du Nord. Il se dit victime d’un "lynchage médiatique inédit", une "épreuve" qu’il ne souhaite à personne. Et il règle ses comptes, dénonçant une forme d’hypocrisie, jusque dans son camp, le double jeu de ceux qui l’ont condamné publiquement avant de lui adresser des messages de soutien en privé. En arrêt maladie depuis trois mois, le député piaffe de revenir à l’Assemblée, une demande qui émanerait d’ailleurs de ses électeurs. C’est d’ailleurs d'eux qu’il affirme détenir sa seule légitimité : un argumentaire classique. Tous les élus condamnés y ont recours pour s’accrocher à leur mandat. Ils opposent la légitimité des urnes à celle de la justice. Les époux Balkany en ont longtemps joué à Levallois.

Et si Adrien Quatennens se sent autorisé à sonner la contre-attaque, c’est aussi parce que la direction des Insoumis vient de mener à bien une opération "verrouillage". Elle a écarté les voix dissidentes pour se replier autour du député Manuel Bompard, érigé en fondé de pouvoir du mentor, Jean-Luc Mélenchon. Deux hommes qui ont toujours soutenu Adrien Quatennens. Pour le noyau dirigeant des Insoumis, le retour d’un fidèle comme le député du Nord vaut bien une tempête de plus au sein de la Nupes.

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