Emmanuel Macron persuadé qu’il peut encore rester au centre du jeu

Emmanuel Macron était censé prendre de la hauteur dans ses vœux mardi soir mais le président a surtout montré qu'en 2025, il entendait garder la main, malgré une année politiquement cataclysmique pour lui.
Article rédigé par franceinfo - Antoine Comte
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Le président de la République Emmanuel Macron lors de ses vœux pour 2025, le 31 décembre 2024. (KIRAN RIDLEY / AFP)

Jupiter restera toujours Jupiter. Bien sûr, Emmanuel Macron a reconnu pour la première fois que la dissolution avait "apporté, pour le moment, davantage de divisions à l’Assemblée que de solutions pour les Français". Mais derrière ce timide mea culpa, Emmanuel Macron a surtout voulu apparaître comme un président qui n’a pas renoncé et qui veut à nouveau tendre la main aux Français et les considérer car "chacun d’entre vous est nécessaire pour bâtir une Nation et une République encore plus belles", a-t-il déclaré.

Il souhaite faire "trancher" les Français, sans doute par le biais de référendums ou de conventions citoyennes, sur des sujets qu’il considère comme "déterminants". Ils sont nombreux, ces sujets déterminants : la fin de vie, la proportionnelle, peut-être l’immigration ou notre sécurité du quotidien. Avec un risque quand même majeur pour Emmanuel Macron : que ces consultations, si elles viennent véritablement à voir le jour, se transforment en plébiscite pour ou contre le chef de l’État.

Vers une nouvelle dissolution en septembre?

Emmanuel Macron a malgré tout voulu lancer un avertissement face au risque une nouvelle fois d'instabilité politique : "Sachons garder le meilleur de ce que nous avons été en 2024", "Nous avons prouvé qu’impossible n’était pas français", "unis, déterminés et solidaires"... Le chef de l’État a enchaîné les superlatifs et les appels à faire Nation, les appels à la cohésion du peuple français. En fait, c'est comme s’il avait lancé une sorte de bouteille à la mer en direction des Français face à "un monde qui bouscule nombre de nos certitudes" mais surtout, et ce sont encore ses mots, face à "l’instabilité politique que connaît le pays". 

Ce qu’on peut lire entre les lignes de son appel au "ressaisissement collectif", c’est qu’une nouvelle dissolution n’est quand même pas complètement à exclure en septembre prochain. La question de la démission du chef de l’État, que l’opposition continue de réclamer mordicus, n'est pas pour le moment d'actualité, mais reste malgré tout aussi une voie de passage possible pour tenter de sortir enfin le pays du blocage politique et institutionnel. Surtout si tous les gouvernements, à commencer par celui de François Bayrou, venaient à être censurés les uns après les autres.

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