Emmanuel Macron reconnaît pour la première fois l’échec de la majorité

Le président est sorti mardi du silence qu’il observait depuis les élections législatives.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le président Emmanuel Macron, le 24 juillet 2024 sur France2. (LUDOVIC MARIN / AFP)

C’est la première fois que le président de la République reconnaît que son camp n’a pas gagné aux législatives, qu’il le dit explicitement, en parlant même d’échec de la majorité. Un aveu assez inattendu quand on connaît la propension d’Emmanuel Macron à tourner les évènements en sa faveur.

Mais, mardi 23 juillet, le président a aussi largement souligné que personne ne pouvait se targuer d’avoir gagné, et que ni le Nouveau Front populaire, ni la majorité sortante, ni la droite républicaine ne l’ont emporté. De fait, aucun ne peut appliquer un programme seul. Il a noté aussi que le parti arrivé en tête aux élections législatives, est le Rassemblement national, une façon de préciser en creux que l’Assemblée penche à droite. Au passage il en a profité pour dire sa désapprobation quant à la distribution des postes clés au sein de l’Assemblée, excluant les députés d’extrême droite : "Il n’y a pas de sous-députés", a-t-il glissé. Un tacle adressé à tous ceux qui ont voulu prolonger le Front républicain au sein même de l’hémicycle. 

Dans ce paysage politique morcelé, Emmanuel Macron a appelé à des compromis. Il demande aux groupes parlementaires d’être capables de travailler ensemble, leur rappelant leurs responsabilités, soulignant, à ce titre, la démarche des électeurs, qui au second tour des législatives, pour faire barrage au RN, ont su dépasser les clivages. Charge aux députés donc de se dépasser. Emmanuel Macron s’est posé en garant de la stabilité du pays mais aussi pour faire passer des textes, le budget, des réformes. Il souhaite un bloc pour gouverner.

Un nouveau pion posé à droite

Le Nouveau front populaire lui a fait une proposition pour Matignon juste avant sa prise de parole. Le bloc de gauche avait réussi à se mettre d’accord en quelques heures, et proposé la candidature de Lucie Castets juste avant l’interview du président sur France2 et franceinfo. Sans même la citer, Emmanuel Macron a assuré que ça n’était pas une histoire de nom et évacué le sujet, en quelques minutes. D’ailleurs, il a souligné que, même quand le Nouveau front populaire se met d’accord sur une candidature unique pour la présidence de l’Assemblée, en la personne d’André Chassaigne, le bloc de gauche ne l’emporte pas dans l’hémicycle. A contrario, le chef de l’État s’est montré plutôt accueillant face à l’initiative de la droite de Laurent Wauquiez. À ses yeux, la démarche d’élaboration d’un pacte législatif est le chemin à emprunter, la voie à suivre, comme un nouveau pion posé à droite. 

Pour résumer, Emmanuel Macron invite les différents blocs à sortir de leurs couloirs de course. Et pour filer la métaphore olympique, à être capables, selon les disciplines, à faire équipe pour faire gagner la France. Même si pour l’heure, il  a très clairement signifié que sa priorité n’est ni Matignon, ni les batailles politiques, mais bien la cérémonie de vendredi, où il accueillera le monde entier.

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