Extrême droite : à quoi joue Marion Maréchal ?
Marion Maréchal était en meeting hier soir dans le Loiret pour défendre la candidature d'Éric Zemmour. Mais pour l’instant, dans les sondages, son ralliement n’a pas profité au polémiste.
Pendant 25 jours, jusqu’au premier tour de la présidentielle, Marion Maréchal va continuer jouer la bonne élève en Zemmourie, toute dévouée à son candidat. Elle multiplie donc les réunions publiques. Le couple s’affiche même côte à côte sur des affiches de campagne. Officiellement, c’est une vraie lune de miel. Ils sont exactement sur la même ligne idéologique, plus conservatrice sur les sujets sociétaux et plus radicale sur l’immigration et l’islam que celle de Marine Le Pen, en tous cas dans les mots.
Et pourtant, Marion Maréchal veut aussi faire entendre sa petite musique. Elle a commencé en rejetant, ce week-end, la proposition d'Éric Zemmour d’interdire les prénoms étrangers. Pas crédible, selon la nièce de Marine Le Pen, qui veut prendre date. Si Marion Maréchal a rejoint Éric Zemmour tardivement, alors que le polémiste d’extrême droite était déjà en baisse dans les sondages, c’est pour préparer l’après. Elle ne croit pas le candidat de Reconquête ! capable de remporter la présidentielle le mois prochain. Encore moins depuis ses deux dernières prestations télévisées ratées, son échec lors du débat face à Valérie Pécresse, puis sa conclusion erratique lors de l’émission deTF1 lundi soir.
Alliance provisoire, rivalité inéluctable
Ce qui motive Marion Maréchal, c’est la suite, la construction d’une hypothétique "union des droites", ou plutôt une union de l’extrême droite et de la droite extrême sur les ruines des défaites conjuguées de Marine Le Pen et d'Éric Zemmour. Pour y parvenir, impossible de revenir s’enfermer dans le bunker du Rassemblement national. Malgré la stratégie dite de "dédiabolisation", Marine Le Pen a été incapable de sortir le RN de l’isolement et de nouer des alliances à droite. C’est pour ça que Maréchal mise sur Zemmour. Elle veut l’utiliser comme un outil pour draguer des ralliements à droite, surtout après une nette défaite de Valérie Pécresse.
La rivalité entre les deux est donc inéluctable, et a même déjà commencé. Du côté d'Éric Zemmour, certains notent que le ralliement de l’ancienne députée FN n’a rien rapporté dans les sondages. Quant à Marion Maréchal, elle est bien décidée à obtenir le plus possible d’investitures de Reconquête ! pour ses protégés pour les élections législatives de juin. Avec en ligne de mire l’objectif présidentiel 2027. Et un atout, pense-t-elle : Éric Zemmour a 63 ans, elle n’en a que 32.
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