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Gouvernement : Emmanuel Macron à la recherche d'une Première ministre

Trois semaines après avoir été réélu, Emmanuel Macron devrait enfin nommer un Premier ministre en ce début de semaine. S’agira-t-il d’une femme ?

Article rédigé par franceinfo - Renaud Dély
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'hôtel de Matignon à Paris, siège des services du Premier ministre (THIBAULT LEFÈVRE / FRANCE INTER / RADIO FRANCE)

Rien n’est encore certain, mais l’attente a été tellement longue que le chef de l’État s’est un peu lui-même condamné à installer une femme à Matignon. Si au bout de trois semaines de suspense, il finissait par désigner un homme, sa décision produirait un vrai effet déceptif dans l’opinion. Et elle serait interprétée comme un camouflet de plus pour les femmes en politique. Parce que c’est l’exécutif lui-même qui, dès le soir du second tour, a laissé filtrer l’idée que la priorité du président était bien de nommer une femme.

Pour deux raisons : d’abord parce que cela ne s’est produit qu’une fois, il y a plus de trente ans, sous le deuxième mandat de François Mitterrand. Il avait promu Edith Cresson. Il suffit de jeter un oeil chez nos voisins européens, allemand, britannique ou scandinave, pour mesurer à quel point cette exception constitue une anomalie démocratique pour noter pays. Ensuite parce qu’Emmanuel Macron est lui-même accusé de gouverner en s’appuyant essentiellement sur des hommes. Le gouvernement est paritaire, mais le premier cercle du chef de l’État est masculin. La semaine dernière, la photo de famille de présentation des candidats de la majorité aux législatives l’a confirmé avec à la tribune le quatuor Richard Ferrand-François Bayrou-Edouard Philippe et Stanislas Guérini.

Plusieurs noms circulent

Reste donc à trouver la femme qui corresponde au portrait-robot dressé Emmanuel Macron lui-même : quelqu’un doté d’une fibre écologique, d’une dimension sociale, attachée à la question productive et pourvue d’une expérience politique.

Ces derniers jours, on a entendu les noms d'anciennes ministres du quinquennat Hollande : Marisol Touraine et Audrey Azoulay, mais aussi ceux de l’actuelle titulaire du portefeuille du Travail, Elisabeth Borne, ou de l’ex-ministre de Jacques Chirac et proche de Nicolas Sarkozy, Catherine Vautrin. Seulement voilà, si ça traîne, et si le chef de l’État a beaucoup hésité c’est, selon son entourage, parce qu’aucune d’entre elles ne répond parfaitement à tous les critères qu’il avait évoqués.

Certaines penchent à gauche quand le pays incline à droite, d’autres ont un profil un peu trop techno et pas assez politique, d’autres enfin n’ont jusqu’ici pas marqué d’intérêt pour l’enjeu écolo. Notons en passant que les deux Premiers ministres du premier quinquennat, Edouard Philippe et Jean Castex, ne cochaient pas non plus toutes ces cases. Et c’est là que l’on constate que l’on n’exige pas la même perfection a priori, sur le papier, quand il s’agit d’une candidature masculine...

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