Jean-François Copé, bouc émissaire ou sacrificateur
L’affaire pèse de 10 à 20 millions d’euros, suivant les différentes versions ou estimations concernant ces surfacturations ou fausses factures Bygmalion. L’addition éclabousse l’UMP en général et en particulier le costume des responsables politiques. Un habit déjà bien terni, si l’on en juge au résultat des élections européennes dimanche dernier. La majorité de François Hollande et le Parti socialiste accusent le coup pour l’instant. Ce qui laisse entrevoir des perspectives électorales encourageantes à l’opposition de droite.
Chacun se prend alors à croire en sa bonne étoile. Mais pour accomplir son destin personnel, encore faut-il ne pas être sali par les éclaboussures des affaires. Pour l’instant, seul un proche de Jean-François Copé a reconnu son implication, c’est Jérôme Lavrilleux. Son directeur de cabinet, ancien directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy. Il reconnaît une mauvaise ventilation de certaines factures, de la campagne de Nicolas Sarkozy vers l’UMP, pour ne pas dépasser le plafond légal de la campagne. Jérome Lavrilleux jure n’avoir informé ni Jean-François Copé, ni Nicolas Sarkozy.
Mais de fait, il mêle le nom de l’ancien champion de l’UMP à l’affaire, ce qu’Eric Ciotti n’apprécie pas vraiment. "Je trouve qu’il est assez osé d’essayer de détourner le tir, en remettant la balle dans le camp de la campagne présidentielle. Je suis très sceptique sur ce qu’a dit Jérome Lavrilleux. Je trouve un peu irresponsable de mettre en cause la campagne de cette façon, sans éléments probants. Au profit de Jean-François Copé ? on connaît leur proximité historique ".
Est-il possible d’imaginer que Jean-François Copé n’ait pas été au courant ?
Jérome Lavrilleux est un fidèle de Jean-François Copé, Eric Ciotti, le souligne d’autant plus que lui-même est un fidèle de François Fillon et de Nicolas Sarkozy. Qu’il tient donc à maintenir à distance des éclaboussures Bygmalion. Est-il possible d’imaginer que Jean-François Copé n’ait pas été au courant ? Sébastien Huygues, un autre proche de Jean-François Copé le croit. Il s’en explique : "Jean-François Copé fonctionne comme ça. Quand il vous confie une mission, il vous donne les mains libres, il n’est pas derrière vous pour regarder ce que vous faites. Vous sentez une vraie confiance. Le problème, c’est quand un certain nombre de gens trahissent cette confiance, les choses lui échappent un peu. Jean-François Copé nous a dit tout à l’heure que s'il avait eu conscience de ce qui se tramait dans son dos evidemment qu’il aurait mis fin à tout cela. Malheureusement le pot aux roses est découvert tardivement. "
Car à l’inverse, si Jean-François Copé savait, comment concevoir que Nicolas Sarkozy ait été tenu à l’écart ? Jean-François Copé a toujours dit qu’il s’effacerait devant l’ancien président de la République. Aujourd'hui, certains peuvent entendre une nuance : Jean-François Copé ne s’effacera pas sans Nicolas Sarkozy.
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