L'école invitée de la campagne municipale
L'offensive
a été lancée par Jean-François Copé hier. Lors d'une
émission télévisée, il brandit un livre destiné aux élèves de primaires. Le titre
en lui-même constitue une provocation " tous à poil ", agrémenté de
dessins correspondant à cette apostrophe lapidaire. Peu importe
l'intention et le contenu de l'ouvrage, le message est clair, sur le ton de l'exaspération :
" voila ce que l'on apprend à nos enfants ! ". Tout bon parent d'élève est persuadé que le ministère
encourage les enseignants à propager un discours aussi percutant que ce titre. Le président
de l'UMP s'indigne : " les Français n'en peuvent plus que le gouvernement
s'immisce dans leur vie intime ".
Ce qui n'est pas la version de Vincent Peillon,
le ministre de l'Education nationale ?
L'ouvrage n'est pas recommandé expressément
par le ministère. Il est conseillé par une association de parents d'élèves,
dans la Drome, et figure, à ce titre, sur le site de l'Académie, repris par
celui de l'ABCD de l'égalité, parmi 500 autres. Il figurait déjà sur la liste des ouvrages destinés
à lutter contre les stéréotypes en 2009. Précision de Vincent Peillon car en
2009 l'UMP était au pouvoir. Conclusion du ministre, la campagne
électorale ne doit pas se faire sur le dos des enfants. Posture qui serait
celle de l'UMP.
Est-ce la
réalité ?
Le thème de l'éducation fait bel et bien
partie de la campagne municipale. L'UMP ne l'a jamais caché, elle entend
souligner l'enjeu national de ce scrutin. C'est l'occasion de sanctionner la
gauche au pouvoir depuis 2012.
L'opposition s'est d'abord mobilisée contre
les rythmes scolaires. Aujourd'hui, l'enseignement de l'égalité des sexes nourrit
sa bataille.
Les
élections municipales peuvent elles se jouer sur cet enjeu ?
Une polémique ne fait pas l'élection, mais
elle y contribue. L'UMP encourage l'exaspération d'une partie
de l'électorat, le sien. Mais l'exaspération de l'électorat de
droite peut déteindre sur une partie de l'électorat de gauche et susciter son
incompréhension, sa distance, voire son abstention. L'exaspération mobilise, la perplexité
démobilise. Quand les deux se conjuguent, les plus
mobilisés gagnent. C'est le calcul de l'UMP.
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